« La seule attitude possible pour un honnête homme », disait George Orwell, c’est d’œuvrer « pour l’avènement du socialisme ». Voilà qui tombe sous le sens. Mais plus concrètement ? L’auteur de 1984, qui se décrivait lui-même comme « définitivement à gauche », s’est fendu, au début des années 1940, d’un programme en six points afin de structurer le mouvement révolutionnaire qu’il appelait de ses vœux, depuis plusieurs années, dans l’espoir de renverser le capitalisme et le fascisme. Près de 80 ans plus tard, les blocs idéologiques qui s’affrontent de par le monde n’ont pas substantiellement changé : les possédants, les identitaires et les partageux. Plongée, crayon en main, dans le socialisme orwellien.
George Orwell estimait que le socialisme tenait à ce point du bons sens qu’il s’étonnât parfois qu’il « n’ait pas encore triomphé ».
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Orwell déplorait que le socialisme demeurât une théorie entièrement limitée à la classe moyenne. Urbaine, avec ça, et trop volontiers incarnée par des dogmatiques, des maniaques et des militants « de salon ».
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Aux révolutionnaires de son temps, qu’il accusait de communier dans l’économisme, le culte du progrès technique, de l’Union soviétique et de la nécessité historique, Orwell rappelait la centralité du bistrot, de la famille, du football et des préoccupations locales, lesquels façonnent le quotidien de la plupart des travailleurs.
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Orwell appela à rassembler l’employé de bureau, l’ingénieur, le voyageur de commerce, l’épicier du coin de la rue, le fonctionnaire subalterne, le terrassier, le dactylo, le mineur de fond, le garçon de ferme, le journaliste précaire, le maître d’école, le docker et le manœuvre d’usine."
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