Jus : record de production renouvelable en mai

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Le mois de mai a été très favorable aux performances écologiques du système électrique français. Avec plus de 26% de son électricité d’origine renouvelable. Et une part d’électricité décarbonée (renouvelables, nucléaire, biomasse) de plus de 97%, les centrales thermiques fossiles, gaz, charbon et fioul étant très peu sollicitées.

Ce record provient en particulier d’une production hydraulique sans précédent pour un mois complet depuis 2013 avec 7 649 GWh produits. Les pluies abondantes du mois de mai ont provoqué moult dégâts et inondations, mais ont aussi fait tourner efficacement les turbines. C’est là une des données du bilan électrique du mois de mai que vient de publier RTE. Mais il contient aussi d’autres informations intéressantes, en voici un résumé en graphiques commentés.




Une production décarbonée record.
Avec des réacteurs nucléaires plus productifs que l’an dernier, du Soleil, du vent et de l’eau, complétée par un poil de biomasse, la production d’électricité fossile s’est écroulée. Au total, la production décarbonée dépasse les 97% (le mot décarboné en signifie pas la totale absence d’émissions de CO2 liées à ces technologies, mais un niveau très bas comparé aux énergies fossiles et assez similaires pour ces différentes technologies dans le cas français). Le système électrique national est donc climato-compatible.




 Dans le détail, la production nucléaire est un poil au dessus de mai 2017.




La production éolienne est elle aussi un poil au dessus de l’an dernier,  mais elle est également toujours aussi… erratique (ou intermittente), ce qui est dans sa nature.








Le Soleil a lui aussi produit un poil de plus que l’an dernier.




Mais c’est surtout l’hydraulique qui a très bien fonctionné avec une production mensuelle très élevée, dans la suite des quatre mois précédents.




Comme la demande européenne était là, la France a du coup exporté beaucoup de jus, vers toutes les frontières.




Les marchés de l’électricité ont affiché des prix très contrastés. La surproduction allemande, due au maintien de fortes capacités en charbon et en gaz pour compenser l’intermittence des productions éolienne et photovoltaïques, s’est traduite par des jours de « prix négatifs », en général les jours fériés, lorsque l’arrêt et le redémarrage d’une centrale au gaz ou au charbon coût plus cher que de payer les clients pour qu’ils prennent votre jus. A l’inverse les prix assez élevés en Espagne, en Italie et en Grande Bretagne confirment que leurs systèmes électriques sont en tension. C’est d’ailleurs ce qui explique, par exemple, la volonté britannique de reconstruire un parc de réacteurs nucléaires.





Une production industrielle qui décline. La consommation des grands sites industriels, directement branchés sur le réseau de RTE, continue de décliner. Certes, les grèves et les ponts du mois de mai y ont contribué mais le « trou d’air » de » la production industrielle se confirme. Sans un redressement rapide, il promet des mauvais chiffres pour l’emploi dans les prochains mois.



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