12/06/2018
Commentaire : à la première lecture, effectivement mieux vaut payer 1Md d’indemnités que 40Mds de subventions, avec l'argent de tous les contribuables. Sauf que cette position est un trompe-l’œil : (...) " L’exécutif prévoit purement et simplement d’annuler ces contrats et de lancer de nouveaux appels d’offres si les industriels ne font pas l’effort de réduire leurs marges."
1. Si les sociétés élues réduisent leur marge, pas de nouvels appels d'offres = éoliennes,
2. Si pas le cas, de nouveaux appels d'offres = éoliennes.
Dans tous les cas, le gouvernement confirme ces projets.
ZERO EOLIENNE ET BASTA!
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L’exécutif présente un amendement prévoyant la remise en cause de six projets. En cause: le coût de 40 milliards d'euros des subventions. EDF et Engie réclament au total 1 milliard d’euros d’indemnités.
La pression est maximale. Le gouvernement présente ce mardi un amendement, dans la loi pour un État au service d’une société de confiance (Essoc), visant à revoir six appels d’offres d’éoliennes en mer attribués en 2012. Il est examiné par les députés, réunis en commission, puis sera voté en séance publique fin juin. Et il est explosif. L’exécutif prévoit purement et simplement d’annuler ces contrats et de lancer de nouveaux appels d’offres si les industriels ne font pas l’effort de réduire leurs marges.
L’enjeu budgétaire est colossal puisque les tarifs de rachat de l’électricité appliqués en 2012 s’élèvent, en moyenne, à 200 euros le mégawatt quand les prix actuels sont autour de 80 euros… Ces subventions coûteront à l’Etat 40 milliards d’euros sur 20 ans. Une dépense politiquement inacceptable en plein débat sur les coupes budgétaires. Le dossier est suivi personnellement par Edouard Philippe alors qu'une usine doit voir le jour au Havre, la ville dont il est maire depuis quatre ans.
EDF et Engie réclament 1 milliard d’indemnités
Le gouvernement souhaite diviser la facture par deux. Il y a quelques semaines, il a confié à Gérard Rameix, l’ancien président de l’Autorité des marchés financiers (AMF) la mission de mener les négociations avec EDF, qui dispose de trois projets, Engie (deux) et l’espagnol Iberdrola (un). L’objectif est clair : pousser les entreprises à rogner sur leurs marges pour abaisser le coût des subventions pour l’Etat. Les projets affichent des rentabilités d’environ 8% quand, en Europe, la plupart sont entre 5% et 6%. « Les négociations sont très difficiles » explique un industriel. Un premier round les a conduit à faire « un effort significatif pour baisser le prix de vente de l'électricité » ajoute un bon connaisseur du dossier. De plus, il est acquis que les coûts de raccordement des éoliennes en mer, situées à 15 kms des côtes, ne seront plus assumés par les industriels mais appliqués sur la facture des consommateurs. Ils représentent 10% du prix total des projets.
Mais le chemin parcouru n’est pas suffisant. « Bercy a demandé de revoir la copie car la facture reste trop élevée », explique une partie prenante. Les négociations continuent jusque fin juin et les industriels pourraient accepter encore un « petit effort » ajoute cette source. Avec cet amendement, ils n’ont guère le choix. Sauf à jouer le bras de fer jusqu’au bout, quitte à perdre leurs projets. Dans ce cas, EDF, Engie et Iberdrola brandissent la menace de réclamer à l’Etat 1 milliard d’euros d’indemnités. Un montant jugé exorbitants par certains professionnels qui estiment les dépenses associées à 600 millions d’euros au maximum.
4.000 éoliennes en Europe, aucune en France
Un scénario prévu par le gouvernement qui va jusqu’à poser les bases de nouveaux appels d’offres : simplification des procédures, délais raccourcis et étude d’impact à la charge de l’Etat. Le lancement de ces nouveaux projets interviendrait dans les six mois promet l’amendement.
Au-delà des enjeux financiers, l’essor de la filière est dans la balance. Attribués en 2012, ces projets français trainent. Aucune éolienne en mer ne tourne en France alors que 4.000 éoliennes fonctionnent au large du Royaume-Uni (1700), de l’Allemagne (1200), du Danemark (500), des Pays-Bas (365) ou de la Belgique (230). La guerre industrielle est déjà perdue puisque Areva a vendu le peu d’activité qu’il avait dans le domaine. Et General Electric, qui a racheté celles d’Alstom, est à la peine derrière les deux leaders européens : l’allemand Siemens et le danois Vestas.
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