Le mythe du stockage d’énergie par hydrogène

 Michel Gay

En l’état, les scénarios énergétiques accordant une place importante à l’éolien ne sont pas adaptés à l’industrie de l’électricité.

Les espoirs du gouvernement semblent actuellement se tourner vers une option de stockage d’énergie futuriste : la production d’hydrogène, notamment par électrolyse.
Pourtant, le stockage de la production excédentaire d’électricité éolienne sous forme d’hydrogène (produit par électrolyse) ensuite injectée dans le réseau de gaz naturel, ou éventuellement retransformée en électricité, est une utopie pour des raisons physiques.L’efficacité de la production d’hydrogène par électrolyse est problématique
Les installations d’électrolyse ne fonctionneront qu’environ 15% du temps sur une année (1000 à 2000 heures sur 8760 heures) pour ne stocker qu’environ 10% de l’électricité produite, et surtout pour n’en restituer que moins de 30% compte tenu du faible rendement du processus.
En effet, les rendements (souvent mal pris en compte) sont pénalisants, et la faisabilité dans des conditions économiques acceptables ne pourra pas être assurée.

La voie hydrogène de stockage est une impasse à cause :
  • Du temps de fonctionnement limité des électrolyseurs,
  • De la variabilité considérable des pics de production éolienne,
  • Des investissements important pour un taux d’usage faible,
  • Des incertitudes sur les performances des processus de transformation de l’hydrogène stocké en électricité,
  • et des importantes pertes d’une électricité éolienne déjà chère par elle-même (on ne récupère que 20% à 30% de l’électricité injectée dans le système).
La difficulté de stocker l’électricité produite par une source d’énergie aussi variable que l’éolien (surinvestissement, faible taux d’usage, transport de l’électricité d’un bout à l’autre de l’Europe) sera la même pour tout type de stockage et pèsera lourdement sur la rentabilité.

Un pari à l’aveugle

En l’état, les scénarios énergétiques accordant une place importante à l’éolien ne sont pas adaptés à l’industrie de l’électricité. Un fonctionnement en continu qui répond instantanément au besoin et au coût le plus bas est essentiel pour la viabilité de notre économie et le confort des citoyens.
Le monde politique semble s’orienter à l’aveugle vers des choix de scénarios énergétiques qui peuvent se révéler inefficaces et coûteux, voire dangereux pour les économies de la France et de l’Europe et conduire à une crise économique.
Nicolas Hulot avait déclaré « « Nous sommes à l’aube d’une révolution dont on ne connaît pas encore le point d’atterrissage ». Il risque d’être dur… et douloureux.

Post-scriptum : cet article, notamment son annexe plus détaillée, se concentre uniquement sur le stockage des surplus éoliens d’électricité mais le raisonnement et la conclusion restent les mêmes en y ajoutant la production solaire.

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