L’efficacité du cycle de l’hydrogène restera inférieure à celle de l’électricité

Cédric Philibert



Depuis que Jules Verne en annonça l’avènement dans L’Ile mystérieuse, l’hydrogène revient périodiquement à la mode. « C’est une énergie d’avenir », disent certains – « et qui le restera », ironisent d’autres. Est-ce que cette fois ce sera différent, sur fond d’accords de Paris contre les changements climatiques, et de forte chute des prix de l’électricité éolienne et solaire ? C’est possible, à condition de ne pas se tromper de priorités.

Réputée être une « énergie propre », l’hydrogène aujourd’hui n’est ni propre ni… une énergie. Les 60 millions de tonnes d’hydrogène produites chaque année dans le monde viennent à 95 % de combustibles fossiles et engendrent des émissions de gaz carbonique de l’ordre du milliard de tonnes. Et la quasi-totalité de ses usages sont industriels plutôt qu’énergétiques : ôter le soufre des carburants, produire de l’ammoniac et du méthanol, matières premières de l’industrie chimique, de la verrerie, de l’agroalimentaire, etc.

Comment obtenir de l’hydrogène sans émettre de CO2 ? Une option serait de capturer et de stocker sous terre le CO2, une autre de décomposer de l’eau en oxygène et hydrogène par électrolyse. Il faut pour cela beaucoup d’électricité « verte » à un prix acceptable. L’expansion de l’éolien et du solaire dans la production d’électricité fera apparaître de temps à autre des « surplus » d’électricité, quasi gratuits. Mais il ne sera pas facile de rentabiliser l’investissement dans des électrolyseurs utilisés sporadiquement.

Plus probablement et plus utilement, cet hydrogène « vert » pourrait être produit dans des zones du globe dotées d’excellentes ressources éoliennes ou solaires. De l’Australie au Chili, de l’Afrique du Nord au Tibet, les zones favorables sont nombreuses et souvent peu peuplées ; la demande d’électricité y est faible par rapport à l’abondance de la ressource. Seule une fraction du potentiel électrique pourrait être évacuée...

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