Vendredi 6 juillet 2018
Nicolas Hulot. Photo © Ludovic MARIN / AFP
Le ministre de la Transition écologique, qui veut fermer des centrales nucléaires en état de marche, joue les gosses de riches avec l’argent des contribuables, dénonce Rémy Prud'homme, professeur émérite des Universités et ancien directeur adjoint de l’environnement à l’OCDE.
Monsieur Hulot qui veut fermer des centrales nucléaires en état de marche fait penser à la Marie-Chantal qui va chez son garagiste changer sa voiture parce que son cendrier est plein. Dans les deux cas, on a un fils à papa qui rentre dans un magasin à la mode, et fait ses emplettes sans même chercher à savoir combien ça coûte : « Des éoliennes, j’en prend 10 000 ; du solaire, vous m’en mettrez cinquante mille hectares ; j’oubliais l’hydrogène dont on me dit grand bien, allons-y pour dix millions de tonnes ; et livrez-moi tout ça dès demain matin. » La similitude des comportements est frappante. A y regarder de plus près cependant, le cas du ministre de la Transition écologique et solidaire est pire que celui de la gosse de riche ignorante.
Tout d’abord, Marie-Chantal avait une raison, grossièrement ridicule certes, mais réelle : il est désagréable de conduire avec un cendrier plein sous les yeux. Hulot n’en a aucune, si ce n’est le désir de se faire bien voir d’une minorité d’écologistes chaque jour davantage marginalisés.
Deuxièmement, Marie-Chantal voulait vendre sa voiture (pour en acheter une autre), alors que Hulot veut mettre à la casse nos centrales. Pour tous les Français d’origine paysanne, et pour la plupart des Français de revenus modestes, casser délibérément un objet qui a coûté des sous, et qui rend les services qu’on lui demande, c’est un méfait qui donne le haut-le-cœur, et suscite indignation et mépris.
Troisièmement, Marie-Chantal voulait une voiture nouvelle, mieux assortie à la dernière couleur de ses cheveux peut-être, en tout cas qui lui donnerait davantage de satisfaction. On peut trouver cela choquant, mais pas absurde. Hulot veut remplacer l’électricité de nos centrales nucléaires existantes (très bon marché, totalement décarbonée, toujours disponible, et made in France), par l’électricité d’éoliennes ou de panneaux photovoltaïques (bien plus coûteuse, qui défigure la France, qui fonctionne un jour sur quatre ou sur huit, avec du matériel importé, et qui va nécessiter la multiplication des lignes à haute tension sur tout le territoire). On perd sur tous les tableaux. Cela n’est pas seulement choquant, mais également absurde.
Enfin, Marie-Chantal faisait payer ses folies par son riche papa, alors que Hulot fait payer les siennes par les pauvres consommateurs ou contribuables. Les surcoûts de l’éolien et du photovoltaïque étaient en France (comme ailleurs) financés par une taxe sur la consommation d’électricité que vous trouverez sur votre facture sous le nom de CSPE. Comme la consommation d’électricité augmente moins vite que le revenu, cette taxe est un impôt régressif. On en a élargi l’assiette aux carburants, ce qui le rendra encore plus régressif. Cet impôt affecté est lourd. Plus un pays a recours à l’éolien et au solaire, plus le prix de l’électricité y est élevé.
En Allemagne, présentée bizarrement par Hulot comme un exemple à suivre - et à dépasser – le prix de l’électricité est juste le double du prix français. C’est ce qui nous attend. Pour M. Hulot, c’est un détail. Pas pour les Français. Emmanuel Macron est-il le président des riches ? Il est en tous cas entouré de Marie-Chantal. Ce qui est peut-être pire.
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