Bhoutan : après le bonheur brut, le bilan carbone négatif

La Relève et La Peste 


Depuis 1972, à l’initiative du roi Jigme Singye Wangchuck, le pays a décidé de faire reposer l’évaluation de sa richesse non pas sur le PIB comme la plupart des autres pays, mais sur le BNB (Bonheur national brut)



Niché au cœur de la chaine de l’Himalaya, enclavé entre les deux géants asiatiques que sont l’Inde et la Chine, le Royaume du Bhoutan ne paye pas de mine. Et pourtant, ce pays réputé pour avoir supplanté le Bonheur national brut au traditionnel Produit intérieur brut, est le pays le plus écologique au monde.

Le Bhoutan est un petit pays, à peu près de la taille de la Suisse, d’environ 750 000 habitants (à vrai dire davantage encore, puisque le gouvernement ne reconnaît pas la population d’origine népalaise dont on estime qu’elle représente presque 40 % des habitants…). Depuis 1972, à l’initiative du roi Jigme Singye Wangchuck, le pays a décidé de faire reposer l’évaluation de sa richesse non pas sur le PIB comme la plupart des autres pays, mais sur le BNB (Bonheur national brut), un critère basé sur quatre piliers :
  • La croissance économique responsable
  • La protection de l’environnement et le développement durable
  • La préservation de la culture
  • La bonne gouvernance responsable
En effet, en termes de protection de l’environnement et développement durable, le Bhoutan fait figure d’exemple unique au monde. Il est le seul à afficher un bilan carbone « neutre », c’est-à-dire qu’il absorbe davantage de gaz à effet de serre qu’il n’en émet ! 


Crédit Photo : Dewan Salimuddin Ahmed

Il faut dire que la géographie du Bhoutan est favorable à une telle prouesse : le relief montagneux rend difficile et onéreux la construction de routes, les nombreux puits de carbone et notamment les forêts qui recouvrent 72 % de la superficie du pays permettent d’absorber 6 millions de tonnes de CO2 là où les activités émettrices n’en émettent que 1,5 millions, et enfin, les cours d’eau abondants ont rendu possible le développement de la filière hydroélectrique, relativement propre en comparaison de l’utilisation des énergies fossiles.

Mais au-delà de ces simples avantages géophysiques, c’est bien l’engagement politique sans faille du gouvernement en faveur de la préservation de l’environnement qui rend possible l’affichage d’un bilan carbone négatif. A travers deux plans de grande envergure : le « Clean Bhutan » et le « Green Bhutan », le royaume est parvenu à tirer profit de son environnement tout en continuant les efforts pour minimiser les émissions carbones.



Ainsi, la Constitution protège les forêts, exigeant que 60% de la superficie du pays reste boisée et interdisant l’exploitation forestière exportatrice. De même, des « réseaux de corridors biologiques » ont été mis en place (par la reforestation) permettant à la faune de se déplacer dans l’intégralité du pays et donc de garantir la perpétuation de la biodiversité.

Pour ce qu’il en est du programme « Clean Bhutan », le pays entend réduire à zéro son taux d’émission de gaz à effet de serre d’ici 2030 et adopter une agriculture entièrement biologique d’ici 2020. D’après la Banque mondiale, en 2012 déjà, le Bhoutan utilisait seulement 15 kilos d’engrais chimiques par hectare de terres arables quand la France en utilisait 137 kilos. En 2015, le Bhoutan affirmait être autosuffisante en électricité avec ses 5 barrages hydroélectriques, filière qu’il voulait développer tout en « diversifiant l’approvisionnement énergétique à travers la promotion des énergies renouvelables (solaire, éolienne, biomasse), au même niveau que les grandes centrales hydroélectriques ».

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