le 13 nov. 2018
Commentaire : une plus grande demande d'électricité avec une forte croissance de l'éolien et du solaire!? Le pire est à venir pour le citoyen lambda et pour le Climat.
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La
demande en électricité va exploser, en particulier dans les pays en
développement, une tendance positive pour l'environnement grâce à la
croissance des énergies renouvelables mais qui demandera de gros efforts
d'adaptation, selon l'Agence internationale de l'énergie (AIE).
"Le
secteur de l'électricité est en train de vivre sa transformation la
plus spectaculaire depuis sa création il y a plus d'un siècle", souligne
l' AIE, qui consacre au sujet une partie de son rapport annuel sur les
perspectives énergétiques mondiales, dévoilé mardi. Dans un scénario qui
prend en compte les engagements des différents pays et les évolutions
technologiques en cours, l'institution table sur une croissance de plus
de 25% de la demande d'énergie totale d'ici à 2040, tirée notamment par
l'Inde.
La demande mondiale d'électricité doit en particulier
bondir de 60% et atteindre près d'un quart de la demande finale (contre
19% aujourd'hui) d'énergie à cet horizon, aux dépens du charbon et du
pétrole.
Près de 90% de la croissance de la demande d'électricité
provient des pays en développement, avec l'explosion de la demande pour
les voitures électriques en Chine mais aussi pour la climatisation dans
les pays chauds. Dans les pays riches, la demande progresse mais
modestement, avec en particulier les politiques destinées à encourager
l'électrification de la mobilité.
Parmi les sources de production
d'électricité, l'éolien et le solaire photovoltaïque doivent connaître
la plus forte croissance. L'ensemble des énergies renouvelables (y
compris l'hydroélectricité) représentent 70% de l'augmentation des
capacité de production. Cela s'explique par le soutien politique et le
développement technologique qui entraîne une forte baisse des coûts. Ces
derniers doivent en particulier reculer de plus de 40% dans le solaire
d'ici à 2040.
À cet horizon, la part du charbon dans la production
d'électricité devrait avoir chuté à un quart environ contre 40%
aujourd'hui. Les renouvelables connaîtraient pour leur part un destin
exactement inverse en prenant la place du charbon, très polluant. Les
parts respectives du gaz (20%) et du nucléaire (10%) devraient pour leur
part rester à peu près stables.
Flexibilité
L'explosion
des renouvelables se traduit par des bénéfices environnementaux mais
pose aussi des défis, souligne l' AIE. Ces énergies sont en effet par nature intermittentes car elles dépendent du soleil et du vent.
"Avec
une plus grande variabilité de l'offre, les systèmes électriques vont
devoir faire de la flexibilité la base des futurs marchés de
l'électricité pour que les lumières restent allumées", met en garde
l' AIE. "De nombreux pays en Europe mais aussi le Mexique, l'Inde et la
Chine auront besoin d'un niveau de flexibilité qui n'a jamais existé
auparavant à une telle échelle", insiste le rapport.
L'AIE avance
un série de pistes: réforme des marchés, investissements dans le réseau
et les interconnexions, améliorations technologiques avec les compteurs
intelligents et le stockage par batteries... Ce dernier jouera ainsi un
rôle de plus en plus important avec la baisse de ses coûts, même si la
flexibilité du système devrait toujours être majoritairement assurée par
des centrales conventionnelles.
L'AIE énonce aussi un scénario
appelé "le futur est électrique" et imaginant un développement beaucoup
plus volontariste des usages de l'électricité pour la mobilité et le
chauffage, ainsi qu'une progression beaucoup plus rapide de l'accès à
travers le monde.
La demande d'électricité augmenterait alors de
90% (au lieu de 60%) d'ici à 2040 , soit un niveau additionnel
équivalent à deux fois la demande électrique actuelle des États-Unis.
Avec
la moitié de la flotte de voitures devenue électrique, les avantages se
feraient sentir localement au niveau de la qualité de l'air, indique
l' AIE. "Mais cela aurait un effet négligeable sur les émissions de gaz
carbonique sans des efforts plus importants pour augmenter la part des
renouvelables et des sources d'électricité faiblement carbonées": sinon
le problème risque d'être simplement déplacé en amont, met-elle en
garde.
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