Les révoltes des tisseurs (canuts) lyonnais, 1831, 1834 et 1848

Mathilde Larrere, Wikipédia et php

Petit point de vocabulaire. La Société d’histoire de Lyon précise que les tisseurs lyonnais ne n' usitaient pas eux même en 1831 le terme de canuts, lui préférant celui de tisseurs. Pour eux, le terme de canuts était dépréciatif. Il était utilisé couramment pour se moquer des ouvriers soyeux, pour pointer leur misère. Il n’est devenu le symbole de la dignité ouvrière que bien plus tard.



Les tisseurs travaillaient la soie à Lyon et dans sa région. Ils œuvraient à la pièce pour des négociants qui fixaient le prix. C'était des métiers très qualifiés. Les ouvrières de la soie portaient elles le nom d' ovalistes.

Les pièces de soie étaient tissées dans des centaines de petits ateliers, achetées par les fabricants ( bien que ne fabriquant...rien) ou les soyeux qui étaient de riches marchands. Cette atomisation de la production industrielle dans une kyrielle de petits ateliers est appelée « proto-industrialisation » par les historiens. À l'époque, cette organisation du travail imposée par les fabricants partout en France et dans nombreux secteurs d'activité, leur assurait de copieux bénéfices.



En effet, cette méthode avait de nombreux avantages pour les marchands dont trois principaux :
-zéro investissement en terme de locaux et d’outillage (possédés par les chefs d’ateliers),
-une plus grande adaptation à la conjoncture : si elle baissait, ils n’achetaient plus les pièces de soie…
-l’espoir que les résistances ouvrières seraient moindres du fait de la dispersion des travailleurs….
Sauf que l'avenir leur donnera tort. La révolte va naitre justement au coeur de la "Fabrique" lyonnaise !

En 1831, la conjoncture économique est morose et pèse sur la demande de soieries. La faiblesse de l’activité entraîne les salaires des ouvriers à la baisse. Depuis les meilleures années de l’Empire, les salaires ont nettement chuté.
Les tisseurs possédaient donc leurs ateliers, leurs outils et faisaient travailler femmes, enfants et quelques salariés. Les journées de travail étaient très longues de 15 à 18 heures, car le seul moyen de gagner suffisamment pour vivre, était de produire beaucoup, vu que le salaire était à la pièce.



Vivant sur leur lieu de travail, les tisseurs respiraient jour et nuit la poussière du tissu filé, d’où des maladies pulmonaires. Ils étaient surtout regroupés dans la commune de la Croix- Rousse (non rattachée à Lyon alors) que Michelet appelait la "colline qui travaille"



Ainsi, les conditions de travail et de vie des tisseurs étaient dramatiques et de plus, soumises à la conjoncture. Or en 1831, la crise économique persistant, la misère menaçait.



Les tisseurs étaient un peu organisés. Il existait des mutuelles qui venaient en aide quand le travail venait à manquer et un journal, l’ Écho de la Fabrique.



Les origines de la crise
Le 18 octobre 1831, les tisseurs demandent au préfet du Rhône, Louis Bouvier-Dumolart, de jouer les intermédiaires pour obtenir des fabricants l’établissement d’un tarif minimum, permettant de limiter la baisse des prix. Le préfet réunit aussitôt une commission de patrons et d’ouvriers qui établit un tarif le 26 octobre et confie au conseil de prud’hommes la charge d’en surveiller l’application.
L’intervention du préfet a été mal vue par un certain nombre de fabricants, qui tiennent son attitude pour démagogique, et les concessions de leurs représentants pour des marques de faiblesse : 104 d’entre eux, invoquant les principes de la Révolution qui, avec notamment la loi Le Chapelier et le décret d’ Allarde de 1791, a consacré le principe de non-intervention de l’État dans les relations de travail, refusent d’appliquer le tarif, qu’ils dénoncent comme entrave à la liberté économique et rejettent comme exorbitantes les prétentions des tisseurs en matière de salaire (10 novembre 1831). Cette attitude provoque le soulèvement des ouvriers, le 21 novembre.




L’insurrection (21-24 novembre 1831)
Le 21 novembre 1831, plusieurs centaines de tisseurs parcourent la Croix-Rousse, qui est alors une commune indépendante. Ils obligent ceux qui travaillent encore à arrêter leurs métiers à tisser, puis descendent de la Croix-Rousse par la montée de la Grande-Côte jusqu’à la rue Vieille-Monnaie. La 1re légion de la Garde nationale, composée principalement de fabricants et qui barre le passage, fait feu. Trois ouvriers sont tués, plusieurs sont blessés. Les tisseurs remontent à la Croix-Rousse et alertent la population en criant : « Aux armes, on assassine nos frères. » Hommes, femmes, enfants, tout le monde participent au combat ! On s’arme de pioches, de pelles, de bâtons, quelques-uns ont des fusils. Des barricades sont dressées et les ouvriers marchent sur Lyon, drapeau noir en tête où s'inscrit la devise : « Vivre libre en travaillant ou mourir en combattant ».






À noter, que c'est l’une des 1ère apparitions politique du drapeau noir. Pourquoi ont-il choisi cette couleur? Difficile de savoir. Certes, le noir était la couleur du deuil (on venait de tirer sur les tisseurs). Mais, il pouvait également évoquer la misère. C’était aussi la couleur des pirates, de l’attaque. Il n'existe pas aujourd'hui de trace d’une décision d’adopter le noir. On a surtout des interprétations postérieures qui ne donnent donc pas les motivations de ceux qui ont brandi les premiers drapeaux. Reste donc que c’est un drapeau noir et un slogan "vivre en travaillant ou mourir en combattant" qui resteront à jamais les symboles de cette révolte. Plus tard, à la fin du 19e, le drapeau noir deviendra celui de l'anarchie, sous l'influence notamment de Louise Michel, qui le préféra au rouge.



À Lyon, les affrontements se multiplient faisant de nombreuses victimes. Une colonne militaire avec le préfet à sa tête tente d’investir la Croix-Rousse. En même temps, celui ci essaie de négocier. Les tisseurs et tisseuses ne lui font qu'une seule réponse : le travail ou la mort. Il est fait prisonnier mais il sera relâché. Un général est aussi fait prisonnier et est échangé contre un ouvrier arrêté par les autorités.
En ce 21 novembre, la ville est donc en prise à l'émeute. Ce jour là, seuls les tisseurs se révoltent. Mais dès le lendemain, le 22 novembre, ils sont rejoints par des ouvriers de d'autres corps de métiers et de d'autres quartiers. Ainsi des centaines d’ouvriers de La Guillotière et de Les Brotteaux montent prêter main-forte. C’est suite à ces évènements regroupant et mobilisant pour la première fois différents corps de métiers, synonyme de "classe ouvrière", que l'on situe la naissance du mouvement ouvrier en France.
Ce 22 novembre, un combat sanglant a lieu au pont Morand.



Les soldats et gardes nationaux, battus, renoncent à contrôler la Montée de la Grande-Côte et la Montée Saint-Sébastien et les ouvriers prennent possession de la caserne du Bon-Pasteur et pillent les armureries. Les ouvriers de tous les quartiers sont bientôt maîtres de toute la ville, à l’exception du quartier des Terreaux. Plusieurs corps de garde de l’armée ou de la Garde nationale sont attaqués et incendiés. L’infanterie essaie vainement de les arrêter, puis recule sous les tuiles et les balles, tandis que la Garde nationale, dont nombre de membres se recrutent parmi les tisseurs, passe du côté des émeutiers.
Au terme d’une rude bataille – environ 600 victimes dont quelque 100 morts et 263 blessés côté militaire, et 69 morts et 140 blessés côté civil –, les émeutiers se rendent maîtres de la ville que fuient, dans la nuit du 22 au 23 novembre, le général Roguet, commandant la 7e division militaire, ainsi que le maire, Victor Prunelle. Le préfet tente en vain une conciliation.



Le 23 novembre, les insurgés sont maîtres de la ville et se gardent de tout pillage.
Ils occupent l’hôtel de ville. Un gouvernement insurrectionnel s’organise. Les tisseurs réclament une magistrature populaire émanant de comités et d’assemblées primaires. Voilà un pan que l'on connait moins bien de cette révolte; Ainsi, au-delà du slogan "vivre en travaillant ou mourir en combattant" ses acteurs lui donnent une dimension politique en pensant, par exemple, à la démocratie directe. Au final, les ouvriers dénonçaient un système économique mais également un système politique qui leur imposaient la double exclusion politique et sociale.



La solidarité ouvrière s’organise aussitôt. Une souscription est ouverte pour les familles où il y a eu des morts ou des blessés.




Le 24 novembre, le préfet cède et accepte l'application d'un prix de vente minimum de la soie … d'ailleurs, pour preuve de sa bonne foi, une commande royale d’étoffe est faite pour donner du travail. La semaine suivante, les ouvriers, pensant tenir leur tarif, reprennent le travail.

Mais à Paris, la nouvelle de l’émeute et de la prise de contrôle de la deuxième ville de France par les insurgés provoquent stupeur et consternation. À la Chambre, l’Opposition, emmenée par François Mauguin, a beau jeu de stigmatiser l’incompétence du ministère, tandis que le président du Conseil, Casimir Perier, dont le gouvernement s’est fixé comme première ambition de rétablir l’ordre public après l’agitation des Trois Glorieuses, impute les troubles lyonnais à la propagande saint-simonienne et aux menées des partisans de Charles X. Quant à Louis-Philippe, il ne doute pas que la révolte soit le fruit des menées républicaines.


Louis-Philippe Ier, roi des Français

Le 25 novembre, Perier s’exprime devant la Chambre des députés : il annonce que le duc d’Orléans, fils aîné du roi, et le maréchal Soult, ministre de la Guerre, se mettent à la tête d’une armée de 20 000 hommes pour reconquérir Lyon. Louis-Philippe les engage à la fermeté, mais leur interdit de recourir à des exécutions capitales. Il se montre très critique vis-à-vis du préfet mais reste prudent sur le tarif.


Le maréchal Soult

La reprise en main
Le 28 novembre, le duc d’Orléans, fils du roi Louis-Philippe, et le maréchal Soult s’installent à Trévoux où ils attendent que le calme revienne dans Lyon. Ils y rentrent le 3 décembre, sans effusion de sang, sans négociation, sans engagement de quelque nature que ce soit. Les tisseurs ayant repris le travail suite à la promesse d’appliquer le tarif, avaient relâché leur vigilance.
Le 6 décembre, le préfet Louis Bouvier-Dumolart , jugé trop mou, il avait reçu les ouvriers ce qui lui valut d'être désavoué par le gouvernement car il avait enfreint la loi Le Chapelier , est révoqué. La Garde nationale est dissoute et une importante garnison est placée dans la ville.
Le 7 décembre, le tarif est annulé. Le gouvernement décide la construction d’un fort, pour séparer la Croix-Rousse de la ville de Lyon. 90 ouvriers sont arrêtés, dont 11 qui seront poursuivis en justice et qui seront acquittés en juin 1832.

Soult rend compte au roi du succès complet de sa mission : il ne manque pas d’attribuer les acclamations qui se sont fait entendre à « la reconnaissance pour le roi et pour le prince » et les silences à « une expression de tristesse qui était évidemment le témoignage du repentir » ; il note que toutes les autorités sont venues « rendre leurs devoirs à Monseigneur » et que tous ont fait « de très bons discours, excepté M. l’archevêque, qui s’est contenté de dire qu’il n’avait que des prières à faire».

Entre les 17 et 20 décembre 1831, l’opposition de gauche cherche à faire rebondir l’affaire de Lyon à la Chambre des députés. Casimir Perier déclare que la révolte a voulu s’armer « contre la liberté du commerce et de l’industrie » et affirme le 26 décembre que « la société ne se laissera pas menacer impunément. » La très grande majorité des députés approuve l’action du ministère et passe à l’ordre du jour, sans tenir compte des protestations et sans donner suite à la demande d’enquête présentée par le député de gauche Eusèbe de Salverte.

La deuxième insurrection des canuts (avril 1834)


Le bombardement de la maison Brunet à la Croix-Rousse

Après l’échec de l’insurrection de 1831, les républicains parisiens ont envoyé à Lyon des émissaires qui y ont créé tout un réseau de sociétés secrètes, souvent en relation étroite avec les associations de compagnonnage des artisans de la soierie.
À la fin de 1833, le gouvernement ne s’attend absolument pas à une nouvelle insurrection à Lyon, dans la mesure où la conjoncture économique est bonne et où l’industrie lyonnaise de la soie est alors florissante. Pourtant, les républicains vont manœuvrer habilement pour créer une situation insurrectionnelle en prenant appui sur un conflit salarial apparu au mois de février chez les ouvriers de la peluche.

Le patronat juge que la bonne conjoncture économique a fait augmenter de manière excessive les salaires des ouvriers et prétend leur imposer une baisse. En résulte un conflit, des grèves, dont les meneurs sont arrêtés et traduits en justice. Leur procès commence le 5 avril, au moment où la Chambre des pairs discute d’une loi destinée à durcir la répression contre les associations républicaines (voir l’article Grandes lois sous la monarchie de Juillet). Les républicains parviennent à créer un amalgame entre les associations politiques, qui sont en réalité visées par ce texte, et les associations mutuelles ouvrières auxquelles les tisseurs lyonnais sont très attachés. Aussi, le 9 avril, des milliers d’artisans se soulèvent tandis que les meneurs édictent des « ordres du jour » qu’ils n’hésitent pas à dater du « 22 germinal an XLII de la République ».


Combat durant la révolte

L’armée occupe la ville et les ponts. Rapidement les premières fusillades éclatent avec la troupe, qui tire sur la foule désarmée. Aussitôt, les rues se couvrent de barricades. Les ouvriers organisés prennent d’assaut la caserne du Bon-Pasteur et se barricadent dans les quartiers en en faisant de véritables camps retranchés, comme à La Croix-Rousse. C’est le début de la « Sanglante semaine ».

Adolphe Thiers, ministre de l’Intérieur, applique une tactique qu’il rééditera en 1871 pour écraser la Commune de Paris : se retirer de la ville, l’abandonner aux insurgés, l’encercler, puis la reprendre.
Le 10 avril, de nouvelles fusillades ont lieu avec la troupe. Les insurgés s’emparent du poste de télégraphe, du quartier de la Guillotière, puis de Villeurbanne où les casernes sont prises. Le drapeau noir flotte sur Fourvière, l'église Saint-Nizier et l'hôpital de l'Antiquaille.
Le 11 avril, les combats se poursuivent. Le quartier de la Croix-Rousse est bombardé par la troupe qui a reçu des renforts, tandis que des tentatives d’insurrection éclatent à Saint-Étienne et à Vienne.
Le 12 avril, la troupe attaque et prend le quartier insurgé de la Guillotière, après avoir détruit de nombreuses maisons avec l’artillerie. À Vaise, dans une maison de la rue Projetée, les soldats massacrent 16 habitants, hommes, femmes et enfants, parce qu'un coup de fusil avait été tiré devant cette maison.
Le 14 avril, l’armée reconquiert progressivement la ville et attaque pour la troisième fois le quartier de la Croix-Rousse, massacrant de nombreux ouvriers.
Le 15 avril marque la fin de la Sanglante semaine à Lyon. La deuxième grande insurrection des canuts est matée dans le sang. Plus de 600 victimes sont à déplorer. 10 000 insurgés faits prisonniers sont jugés dans un « procès monstre » à Paris en avril 1835, et sont condamnés à la déportation ou, comme Charles Lagrange, à de lourdes peines de prison.

Les pertes des militaires sont de 131 morts, tués au combat ou blessés mortellement, et 192 blessés. Du côté des civils, on compte au total 190 morts, mais dans ce nombre figurent aussi bien les civils insurgés que les civils tués sans armes. Du côté des blessés, on en relève 122 à la date du 28 avril, dont 31 décèdent par la suite, mais le total des blessés du côté des insurgés est certainement plus élevé.

Les insurrections des Voraces (1848 et 1849)

Source et origine du mot « Vorace »
Cette société de tisseurs lyonnais est apparue en 1846 à la Croix-Rousse et a disparu en 1849. Son nom proviendrait de la société des Compagnons du Devoir, appelé « dévoirants » puis « voraces ». Ils se réunissent dans les cabarets et auberges, en particulier chez la mère Maréchal, à l'angle de la rue des Fossés (aujourd'hui rue d'Austerlitz) et de la rue du Mail. Leurs beuveries constituent une façade à leurs fortes prises de positions politiques de défenseurs de la République.

Les faits de cette insurrection
Le 24 février 1848, jour de l'abdication de Louis-Philippe, les tisseurs descendent à Lyon, s'emparent de l'hôtel de ville, proclament la Seconde République depuis son balcon et prennent la préfecture. Le lendemain, ils se rendent au fort de Saint-Laurent pour y prendre les armes. Les voraces s'emparent du bastion n° 4, en face du mont Sauvage, du bastion des Bernardines, du fort de Montessuy, du palais de justice, hissent un peu partout le drapeau rouge et brûlent les métiers à tisser installés dans les communautés religieuses. Emmanuel Arago, le délégué du gouvernement provisoire, arrive le 28 février et réussit à les convaincre que « la République doit amener tous les progrès et améliorer surtout la classe des travailleurs ». Jusqu'au 15 juin 1849, il y a une cohabitation difficile entre eux, le pouvoir officiel et même les Lyonnais. Les voraces ne disent-ils pas vouloir « boire à la santé de la République montagnarde dans le crâne des aristocrates » et sur une médaille qui leur est consacrée, on lit : « Aristocrates, modérés, égoïstes, tremblez ! À la première atteinte portée à la liberté les ondes du Rhône et de la Saône charrieront vos cadavres aux mers épouvantées. Le peuple est debout et 93 peut encore renaître ». Les mêmes Voraces mènent une quatrième insurrection lors du soulèvement de juin 1849, en écho au soulèvement des républicains parisiens (cf. journée du 13 juin 1849), ils ne sont pas soutenus par la population et durement réprimés à la Croix-Rousse par l'armée.

Les événements à la suite de ces révoltes
Après les révoltes
Après ces révoltes, certains soyeux cherchent à produire ailleurs qu'en ville. L'émigration des métiers vers les campagnes s'accentue. En milieu rural, le métier à domicile est un complément aux revenus de la terre. Les ouvriers étant disséminés, les donneurs d'ordre évitent le risque de rébellion. À partir de 1850, les métiers mécaniques (inventés par Edmond Cartwright) remplacent progressivement les métiers à bras. Cette nouvelle technique, combinée à l'introduction de la machine à vapeur, entraîne le regroupement des métiers en usines. En 1894, dans Le Littré de la Grand'Côte, Nizier du Puitspelu écrit : « Lecteur, regarde avec respect ce canut. Tu n'en verras bientôt plus. ». En 1901, à la Croix-Rousse, a lieu l'inauguration de la statue de Jacquard, « bienfaiteur des ouvriers en soie ». On dénombre alors 500 métiers mécaniques. L'invention de la soie artificielle donne le coup de grâce à cette industrie. Aujourd'hui, seuls quelques métiers à bras subsistent, sauvegardés par des musées nationaux ou des associations d'anciens tisseurs (soierie vivante).

Le 14 octobre 1832, trois jours après sa nomination en tant que ministre de l'Instruction publique, Guizot écrit à M. de Baranthe : « Il est plus aisé de reconstruire Lisbonne sur un sol brûlant et tremblant que de raffermir une société ébranlée. C’est là pourtant ce que nous entreprenons. M. Périer a arrêté le désordre matériel ; mais le désordre politique, le désordre intellectuel, ceux-là restent et il faut les dompter. » Ayant comme but le « gouvernement des esprits », il rédige l’année suivante la loi qui porte son nom assignant au système éducatif, qu’il généralise au passage, en premier lieu le rôle de « l’instruction morale et religieuse ». Guizot écrit aux instituteurs le 16 juillet 1833 : « L’instruction primaire universelle est désormais une des garanties de l’ordre et de la stabilité sociale. »

En 1851, le maréchal de Castellane ne souhaite pas voir se rééditer la prise des forts lyonnais par des émeutiers. Il éloigne donc les troupes mais pas trop. Il crée ainsi le camp de Sathonay, à quelques kilomètres de la Croix-Rousse. La voie ferrée entre Sathonay et la Croix-Rousse (la ligne Lyon - Trévoux) complète le dispositif en 1861.

 

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