Study Mao Zedong Thought, Be the Successors of Communism. (学习马泽东思想, 做共产主义接班人) By: Thomas Fisher Rare Book Library, UofT - CC BY 2.0
La production bon marché d’énergie est le nerf de toute guerre économique. La Chine entreprend désormais d’acheter l’Europe de l’énergie alors que les subventions européennes massives aux énergies intermittentes ruinent son système électrique.
La production bon marché d’énergie est le nerf de toute guerre économique. La Chine entreprend désormais d’acheter l’Europe de l’énergie alors que les subventions européennes massives aux énergies intermittentes ruinent son système électrique.
Les sommes gigantesques consacrées à « l’écologie » dans le monde
intéressent la Chine au plus haut point. Quels sont les ressorts cachés
mis en œuvre par ce pays et leurs conséquences géopolitiques ?
L’embuscade chinoise
Le mécanisme de développement propre (MDP) ou Clean Development mechanism
(CDM) permet aux pays industrialisés de polluer chez eux à moindre coût
grâce à des investissements supposés diminuer les émissions de CO2 dans
les pays dits « en développement ».
Chaque tonne de CO2 ainsi réputée évitée donne droit à un certificat
qui autorise l’émission équivalente dans le pays industrialisé concerné.
C’est malin et pernicieux.
Dès l’instauration de ce mécanisme, la Chine a proposé des conditions avantageuses qui ont attiré presque 60 % des investissements jusqu’en 2013, ce qui en a fait un des principaux fabricants d’éoliennes, et le numéro un des panneaux solaires.
En 15 ans, 300 milliards de dollars
ont ainsi été investis par les industriels dans les pays considérés
« en développement » au plus grand bénéfice de la Chine. Environ 84 000
mégawatts (MW) éoliens ont été financés en Chine par les pays « industrialisés » motivés par la rentabilité des allocations de droits d’émissions supplémentaires.
Dès 2012, un rapport du China Institute voyait dans ces échanges
l’occasion pour la Chine d’affirmer son leadership international et constatait avec cynisme :
Les entreprises chinoises voient par ailleurs, dans ce mécanisme, un moyen rapide d’obtenir des équipements de pointe, alors qu’elles ne disposent souvent pas des connaissances techniques nécessaires à leur maintenance sur le moyen et long terme.
Quant aux entreprises occidentales, elles sont naturellement attirées par les économies que représentent les crédits carbones en leur permettant de polluer à moindre coût, plutôt que par le bénéfice socio-environnemental des projets MDP.
Ces projets sont localisés dans les régions offrant les conditions
financières les plus intéressantes pour les investisseurs étrangers, et
non celles qui en avaient le plus besoin.
La Mongolie intérieure a notamment concentré la plus grande partie
des projets éoliens. Elle est ainsi devenue la province qui a le plus
d’excès de capacité de Chine avec 75 000 MW de puissance installée pour
une demande de pointe de 20 000 MW. Cette disparité entraîne de grandes
pertes d’électricité éolienne, le réseau électrique chinois n’étant pas
prévu pour ces excès.
Ces droits à polluer ont largement participé à la chute du cours du
carbone jusqu’à dissuader l’Europe d’investir dans sa propre
modernisation qui aurait pourtant réellement fait baisser ses émissions.
Le retour de bâton chinois
Après avoir été confrontée à cette surproduction et au gaspillage éolien, la Chine a mis un coup d’arrêt à son développement photovoltaïque.
La Chine investit désormais massivement dans l’éolien européen
et domine le marché des énergies vertes. Les industries européennes
sont incapables de rivaliser avec le matériel chinois. De nouvelles
dispositions lui permettent de casser le marché européen du panneau photovoltaïque.
D’autre part, l’arrêt de leur développement en Chine entraine d’importants stocks à écouler à l’étranger.
Le quasi-monopole chinois des terres rares, dont les énergies vertes sont gourmandes, achève de condamner l’avenir de nos industries.
Ainsi disparaîtront les emplois verts pourtant subventionnés en Europe, après en avoir eux-mêmes supprimé des milliers dans d’autres secteurs.
Pékin-Moscou, la dangereuse route de la soie
Le nouvel axe Pékin-Moscou
enfante une nouvelle route de la soie destinée à bouleverser le
commerce mondial à son avantage. Elle referme sur de nombreux pays le piège de la dette vis-à-vis de la Chine qui permet à celle ci de racheter des pans entiers de leurs infrastructures.
La production massive et bon marché d’énergie est le nerf de toute guerre économique. La Chine entreprend désormais d’acheter l’Europe de l’énergie alors que les subventions européennes massives aux énergies intermittentes ruinent son système électrique.
Le syndrome de la fuite en avant
Nos responsables politiques n’ont-ils pas encore perçu le danger ?
Sont-ils paralysés par l’entrave d’une opinion publique aveuglée par la
nouvelle religion verte ?
La carotte du jardin d’ Éden et le bâton de la fin du monde trouvent
jusqu’à présent un écho médiatique plus puissant que n’importe quel avis
argumenté.
De nombreux rapports rigoureux et ignorés dénoncent l’inefficacité des choix retenus et l’impasse vers laquelle ces orientations nous mènent.
La fuite en avant semble sacralisée par la volonté folle de rendre ces choix irréversibles.
Angela Merkel, alors patronne du CDU, aurait déclaré le 29 octobre 2004 :
À la longue, il y aura tellement de profiteurs de l’énergie éolienne qu’il deviendra impossible de trouver une majorité pour en limiter le développement.
Le nécessaire retour à la Raison
Le credo écologique répond à un besoin, mais ce n’est qu’en renouant avec la science et le progrès technologique que son expression politique peut encore espérer éviter le pire à la France et à l’Europe.
Il est du devoir de nos élites de ne pas céder davantage à la
pression mystique de leur électorat qui conduira la Nation au chaos, et
de lui faire prendre conscience que le monde, tel qu’il le rêve, n’est
pas celui qui s’annonce, notamment face à la Chine « écologique »…
Article repris d’après la publication dans « European Scientist »
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