Le tourisme dans les villes moyennes dans la cour des grands

Virginie Fauvel
14/11/2018


Commentaire : et en même temps, tous ces atouts et ces efforts créateurs de richesses, de commerces, d'emplois, de vie sociale et d'espoir pour nos campagnes, sont détruits et sacrifiés par la politique du développement de l'éolien. Acte criminel !
ZERO EOLIENNE ET BASTA!


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Frédéric Maignot /REA/ Colmar
8,7 milliards d’euros en 2016. C’est deux fois plus que les recettes générées par le tourisme dans les grandes villes, avec 3,8 milliards d’euros. Le tourisme des Français dans les villes dites "moyennes" se porte bien, d’après les résultats de deux études présentées rue de Varenne le 13 novembre 2018. Un succès qui s’explique par le fait que les touristes y font de plus longs séjours. Mais pas seulement. Patrimoine, spécialités locales, qualité de vie sont de plus en plus prisés. Reste à améliorer l’accessibilité en transport et numérique.

Ah ! les cathédrales d’Albi et de Saint Brieuc, le centre-ville de Colmar, la cité de Carcassonne…les Français ont une passion pour le patrimoine et la gastronomie et leurs dépenses le prouvent. En moyenne 265 euros par voyage dans une ville moyenne (1), contre 240 euros dans les grandes villes en 2016, d'après deux études, l’une menée dans 184 villes par le ministère de la Cohésion des territoires, le CGET et l’association Villes de France, l’autre menée auprès de 16 villes et intercommunalités de taille moyenne, par CRP Consulting, présentées mardi 13 novembre 2018 au ministère de la Cohésion des territoires et des Relations avec les collectivités territoriales. Elles donnent du grain à moudre aux professionnels d’une activité économique essentielle sur le territoire de collectivités territoriales que chacun voudrait rebaptiser. "Villes médianes", "villes intermédiaires", "villes hors métropole" ? Pourvu que ce ne soit pas "moyen". "Ce qui est moyen ne donne pas franchement envie", lâche Christian Mantéi, directeur d’Atout France, qui exhorte à "tuer ce vocable". "C’est comme 'tourisme rural'. On s’embête le jour et on a peur la nuit. Non, je préfère parler de… 'campagnes'", poursuit-il estimant que "les métropoles nous offrent une magnifique opportunité de changer en adoptant l’expression "villes hors métropole". Pour autant que l’on hésite encore sur la terminologie, les études témoignent que le tourisme dans ces villes rapporte : 8,7 milliards d’euros. C’est deux fois plus que les recettes générées par le tourisme dans les grandes villes, avec 3,8 milliards d’euros.


La destination des familles
Séjour en ville, visite par des touristes séjournant à proximité et par des habitants des environs ou étape sur un itinéraire, sont les circonstances les plus fréquentes des visites dans les villes moyenne, d’après l’enquête qui identifie une "forte saisonnalité" des visites concentrées sur juillet-août. Les villes moyennes sont aussi la destination des familles par excellence : 26% des voyage ont lieu avec un enfant, c’est 7 points de plus que dans les grandes villes. L’hébergement y est principalement non marchand. Cet enseignement est à mettre en lien avec les motifs principaux des visites dans les villes moyennes qui sont "visites à la famille et aux amis" ; suivi de "vacances et des loisirs". Cependant, une augmentation de plus de 60% de la capacité en lits marchands a été constatée, l’offre locative étant supérieure à l’offre hôtelière. On relève que les hôtels 4 et 5 étoiles sont sous-représentés dans les villes moyennes : 47.000 offres à l’été 2016, soulignant qu’il y aurait peut-être là une piste à explorer, notamment pour mieux répondre aux attentes d’une clientèle des voyages d’affaires encore faible.

Déambulation et achats de spécialités locales

En termes d’activité, la déambulation dans la ville est la première activité pratiquée par les visiteurs qui cherchent à mieux s’approprier la ville dans son intégralité, (près de 75%), suivies par les visites de musées de châteaux pour (près de 63%). " Les visiteurs cherchent à toucher du doigt ce qui fait l’essence de la ville, ses composantes identitaires et symboliques. À cet égard, les produits du terroir, les marchés, la gastronomie locale incrémentent davantage l’expérience vécue", souligne l’enquête. Une donne qui se retrouve sur le plan des dépenses. Les touristes, en séjour dans les villes moyennes, dépensent principalement leur budget au restaurant et en shopping. "Les achats de spécialités locales des touristes en séjour sont particulièrement importants puisqu’ils représentent en moyenne 73,9 euros contre seulement 10,5 euros pour les visiteurs à la journée."

Cap sur les transports en commun
L’enquête met le doigt sur les défis qu’ont à relever les villes moyennes et à ce titre l’accessibilité arrive en numéro un, la voiture étant le principal mode de transport pour cette destination (78%). Se pose clairement là un enjeu de gestion de la circulation, du stationnement et du développement des transports en commun. Ainsi, "offrir l’expérience d’une visite sans voiture : la piétonisation des centres-villes et les aménagements urbains offrant une continuité urbaine et un confort de visite sont à privilégier", peut-on lire dans l’étude qui arrive au moment où démarre le plan "Action cœur de ville" pour la revitalisation de 222 villes de moins de 100.000 habitants. Ce plan est, selon la ministre de la Cohésion des territoires et des Relations avec les collectivités territoriales, "l’exemple le plus patent" de l’accompagnement par l’Etat des territoires, avec le CGET. "La Caisse des Dépôts va bientôt réunir les villes concernées pour partager les bonnes expériences", a rappelé la ministre, en conclusion de la matinée, exhortant les acteurs territoriaux "à faire vivre les programmes". En l'occurrence, il est préconisé de "restaurer une certaine typicité des centres-villes". "L’hôtellerie, au même titre que les commerces, se doit de proposer une offre de centre-ville reflétant une certaine typicité, c’est à dire non standardisée. La dévitalisation progressive des centres-villes dont souffrent les villes moyennes en France est vécue comme un regret par les touristes qui ont un ressenti de désolation moins pour eux que pour les habitants", selon les auteurs de l’enquête.


Améliorer l’accessibilité numérique
Un autre enjeu fort est celui de l’accessibilité numérique et à travers elle à l’information nécessaire en temps réel depuis son téléphone ou son ordinateur. "Ne pas trouver ces informations est vécu comme une perte de temps. Trouver porte close devant un commerce ou une cave, ne pas pouvoir se caler sur les horaires des restaurants, se trouver bloqué par des travaux, ne pas trouver les horaires des navettes, ne pas pouvoir acheter son billet de spectacle, etc. génère une frustration", détaille l’enquête. Jacqueline Gourault, lors de son intervention, a également rebondi sur cet enjeu, mentionnant la publication cet été 2018 du guide du wifi territorial par la Banque des Territoires, intégré désormais à la plupart des terminaux numériques - smartphones, ordinateurs, télévisions et box internet.


(1) Par ville moyenne, les commanditaires de l’étude entendent "ville entre 15.000 et 100.000 habitants qui jouent une fonction de centralité".

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