01/12/2017
Une terre libre pour des hommes libres |
Terrible question à laquelle j'espère ne jamais avoir à répondre que oui.
"L’éolien, en fait, révèle la fracture entre deux visions de l’écologie : développement durable et acceptation du capitalisme versus sobriété et désir d’émancipation."
Cette phrase je l'ai trouvé dans le journal Reporterre qui publie un
article en 5 volets sur le sujet des éoliennes. J'ai commencé de le lire
ce matin. Je sais que mon aversion pour les éoliennes n'a rien à voir
avec un attachement quelconque aux énergies fossiles. La logique du
développement éolien n'entre pas dans la vision que j'ai d'un monde
propre et solidaire. Elle contribue à ce qui pour moi détruit les liens
entre les hommes, mais aussi ceux qu'ils ont avec la nature. J'aspire à
des relations basées sur la confiance et le respect, ce qui est
contraire aux objectifs d'une filière industrielle telle que l'éolien,
et je ne pense pas que cela soit naïf ou utopique. Le jour où des femmes
et des hommes ne se battront plus contre la logique capitaliste, il n'y
aura plus que des êtres tristes et connectés aux ordres. Je n'ai jamais
trouvé de nourriture autre que matérielle dans le discours ultra
libéral. Tout ce qui alimente le coeur et l'esprit vient d'ailleurs, de
ce qui ne se monnaie pas et c'est là que je me sens bien.
Reporterre survole la question de la pertinence de l'éolien, mais
toujours dans la logique d'une société de production et de consommation.
Personnellement je poserais la question autrement: devons-nous
continuer de penser le monde selon le modèle en cours? Le château menace
de s'effondrer à chacune des nouvelles cartes que les meneurs du jeu
tentent de poser. On sent bien que les solutions ne sont plus dans la
continuité. Nous allons perdre des plumes, c'est sûr. Il me semble alors
urgent de nous tourner vers le respect et la solidarité pour affronter
la suite et ne pas sombrer dans la violence et la peur face à
l'effondrement de valeurs purement matérielles.
Les promoteurs éoliens dépensent une énergie incroyable pour contrer
l'opposition à leurs projets. Une fois qu'ils ont atteints leurs
objectifs, soit la réalisation de parcs éoliens, ils les vendent à des
exploitants qui ensuite se chargent de les faire prendre de la valeur
pour pouvoir les revendre à d'autres exploitants. Et tout ce petit monde
se plaint de la lenteur des procédures pour faire leur business. On
peut aussi résumer la "guerre des éoliennes" à ça. Ce n'est pas une
bataille pour l'écologie, c'est un terrain de spéculations comme un
autre, auquel on a donné une auréole verte pour profiter d'une tendance
écolo. L'émancipation en matière d'énergie, ce n'est pas pour demain. Si
il y a un milieu qui est sous contrôle et qui le restera tant que
l'autonomie n'atteindra pas les cerveaux, c'est bien celui de la
politique énergétique!
Renforcer les liens commencent par la réalisation de projets localement
entrepris, avec non pas des objectifs de rentabilité mais de vie. Le
temps n'est plus à la construction de nouvelles structures destructrices
mais à la gestion des ressources existantes, aux économies et au
partage équitable.
Le capitalisme montre clairement ses limites, à l'heure où
l'intelligence humaine démontre qu'elle est loin d'avoir développée son
potentiel. L'homme n'en finit pas d'exploiter les autres et la nature
mais n'a toujours pas capté ses propres compétences. Ils se laissent
mener par le bout d'un billet de banque, consomme, détruit, abuse et ne
cherche pas à savoir de quoi il est véritablement capable, de quelle
créativité il dispose ni jusqu'où sa pensée peut le mener. Il se met au
service d'un pouvoir extérieur ou se contente de prendre le pouvoir sur
les autres. Tristes objectifs, non?
Lien vers l'article proposé par Reporterre
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