(...) "Le foyer langrois 1
Dans notre région, c'est Langres essentiellement qui va être touchée par ce deuxième souffle de la Renaissance française, tant dans l'art religieux que dans l'architecture civile. La cathédrale Saint-Mammès est la principale bénéficiaire de ces tendances esthétiques nouvelles. Deux chefs-d’œuvre viennent enrichir le monument au milieu du siècle.
S'ouvrant sur le collatéral Nord, c'est d'abord la chapelle Sainte-Croix "l'une des plus belles réussites de l'architecture de la Renaissance en France", écrit David Covelli*. Elle est due aux libéralités d'un mécène "proche du cardinal de Givry", "Jehan Damoncourt de Piépape, abbé de Longuay" vicaire général, "un fin lettré, amateur d'art". [...] Le second monument d'époque attaché à l'histoire de la cathédrale est le fameux jubé construit de 1550 à 1555 entre le chœur et la nef, selon la volonté du Cardinal de Givry : une merveille d'après les chroniqueurs langrois du moment, car ce chef-d’œuvre de la Renaissance disparaîtra en 1792; "formant un arc de triomphe à trois portiques et abritant deux chapelles."
[...] Dans le domaine des constructions civiles, la Renaissance classique élève à Langres quelques riches hôtels particuliers; deux façades font référence aux préceptes développés dans les traités d'architecture en vigueur au milieu du XVIe siècle. L'un deux ferme l'axe de la rue Cardinal Morlot, l'autre y donne accès par un discret passage. On rapporte que leur construction résultait d'un esprit de compétition entre deux frères et que la plus intime des deux aurait hébergé le roi de France. La première, appelée par certains "maison des Boucliers" élève sa majestueuse ordonnance de colonnes couplées sur trois niveaux. La seconde, dite "maison Henri IV", compose avec ses deux ordres superposés à chapiteaux ioniques et corinthiens, l'élégant décor d'une cour intérieure raffinée dans les moindres détails : balustrades à entrelacs, enroulements et écussons, puits couvert, grandes fenêtres à meneaux et vitraux, séparées par des fûts cannelés sous un haut comble, oculus, frises ornées de soupes, guirlandes en écharpes, bucranes, boucliers, casques... La datation est comprise entre 1540 et 1550."
(...) Les maisons à pans de bois 2
On retrouvera le principe d'une ossature en bois dans l'architecture civile de la même époque. L'omniprésence de la forêt dans notre région permet à ce type de construction de pouvoir se répandre partout, mais celui-ci est privilégié dans les terroirs où la pierre fait défaut, comme le Der et le Perthois.
*Directeur du service Animation du Patrimoine : David Covelli
Notes
1. Haute-Marne au coeur de l' Histoire, De la préhistoire au XVIIe siècle, Tome 1, Claude Petitpierre - Roger Petitpierre, Collection À LA UNE, ISBN 978-2-9540282-2-4, p373
2. idem, p380
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