Pollution de l’air : 38 000 morts par an dans le monde, dont 48 000 en France…

Philippe Stoop 
29.08.2018



 

Avis au lecteur pressé : non il n’y a pas d’erreur dans le titre, si vous n’avez le temps de lire en détail, rendez-vous au dernier paragraphe
– la rédaction

La présentation récente du plan anti-pollution du gouvernement français a été l’occasion pour beaucoup de médias de rappeler un chiffre impressionnant : la pollution de l’air par les particules fines causerait 48 000 morts par an en France. Malgré son caractère surprenant (cela signifie que 9% environ des décès seraient provoqués par la pollution), ce chiffrage a fait l’objet de peu de réserves dans la presse, et encore moins dans les milieux politiques (Anne Hidalgo avait déjà employé cet argument en 2017 pour le plan anti-pollution de la Ville de Paris). Il est vrai qu’il provient d’une source peu soupçonnable, puisqu’il s’agit d’un rapport de l’Agence Santé Publique France (SPF)[i], qui a évalué le nombre de décès prématurés attribuables en France aux particules PM 2,5 (particules de rayon inférieur ou égal à 2,5 mm), en utilisant un nouveau modèle mathématique, qui repose sur une carte de la pollution de l’air spatialisée sur l’ensemble du territoire français, à l’échelle des communes. Mais ce chiffre de 48 000 morts peut-il être pris comme base de réflexion sans précaution ? Et que mesure-t-il exactement ? Une lecture attentive du rapport SPF révèle bien des surprises…


Une fourchette d’incertitude entre 11 et 48 000 morts !
La première précaution à prendre (la seule mentionnée dans le communiqué de presse de SPF, et donc la seule reprise parfois par quelques médias plus vigilants que les autres) est de noter que 48 000 n’est que le haut d’une fourchette d’incertitude particulièrement béante. En effet, le nombre de décès prématurés calculés par le modèle de SPF varie très fortement en fonction du niveau de base de pollution considéré comme « normal » : de 48 000 décès annuels si on prend comme référence les parties du territoire français les moins polluées… à 11 décès si on prend comme référence le seuil de particules fines recommandé par l’OMS ! Il est toutefois évident que SPF privilégie très clairement l’interprétation maximaliste de 48 000 décès, et c’est d’ailleurs le seul chiffre qu’ont cité la plupart des journaux qui ont rendu compte de cette publication. Même si SPF ne l’exprime pas très explicitement, cela revient donc à critiquer sévèrement les normes actuelles sur la pollution de l’air. L’ INVS (organisme désormais intégré dans SPF) avait d’ailleurs déjà remis en cause ces normes dans une étude précédente, qui portait sur les mortalités à court terme causées par les pics de pollution[ii]… en oubliant au passage ses propres travaux sur les effets de la canicule (les effets à court terme de la pollution ont une fâcheuse tendance à ne se manifester que pendant les pics de pollutions estivaux, et non en hiver[iii]).


Un résultat purement théorique, présenté comme une vérité établie

Sur un sujet aussi grave, il paraît donc nécessaire d’examiner avec la plus grande attention les arguments et la méthode employée par SPF. De ce point de vue, le rapport présente des lacunes pour le moins surprenantes :
Il ne contient AUCUN résultat de validation du modèle utilisé, c’est-à-dire aucune comparaison entre les mortalités calculées par leur modèle dans chaque commune, et les mortalités réellement enregistrées. Quand les auteurs nous affirment que leur modèle correspond bien à la réalité, nous sommes donc obligés de les croire sur parole.
Ce calcul repose sur l’application d’un risque relatif (RR), qui définit la relation entre la mortalité et la concentration en particules fines de l’air. Dans les publications habituelles sur ce sujet, ce RR est calculé statistiquement, par le croisement entre un jeu de données sur la mortalité, et des données sur la pollution couvrant la même zone géographique. Ce n’est pas la méthode suivie par SPF, qui dans ce rapport a calculé les mortalités directement à partir de sa carte spatialisée de la pollution, avec un RR choisi par les auteurs. Ce choix méthodologique est d’autant plus audacieux que la valeur retenue est très élevée par rapport aux références bibliographiques existantes : RR=1,15 pour une augmentation de 10 μg/m3, soit plus du double des valeurs retenues par les méta-analyses précédentes que les auteurs citent dans leur bibliographie (0,6 et 0,7). La seule justification à ce choix surprenant est que cette valeur a déjà été observée en France (par les mêmes auteurs de SPF, on n’est jamais mieux servi que par soi-même…). Pourquoi pas, mais on aimerait quand même bien connaître la valeur du RR qui aurait été obtenue directement à partir des données de mortalité réelle à l’échelle de la commune. Là encore, un élément essentiel de validation du modèle de SPF manque dans le rapport.
Pour faire bonne figure sur le plan scientifique, les auteurs montrent des résultats d’une analyse de sensibilité, ce qui permet théoriquement d’évaluer la robustesse des prévisions du modèle, en fonction de l’incertitude sur ses données d’entrée. Malheureusement, cette analyse ne porte que sur des paramètres relativement secondaires, et esquive la question essentielle, liée au point précédent : quelle est l’effet de l’incertitude sur le Risque Relatif, dans l’estimation du nombre de mort prématurées ? On aimerait par exemple bien savoir ce que seraient devenus les résultats, si SPF avait retenu un RR plus classique de 0,6 ou 0,7.


Pollution de l’air contre huile d’olive

De ce fait, la discussion des résultats occulte complètement les véritables questions scientifiques posées par la méthode employée. Le modèle statistique utilisé, tout comme les études précédentes sur lesquelles il s’appuie, calcule des corrélations géographiques entre la mortalité (toutes causes non accidentelles confondues) et le niveau de pollution de l’air. Or ce type de corrélations est susceptible d’être affecté par des facteurs de confusion évidents, mais difficiles à corriger :
L’espérance de vie est fortement corrélée à la catégorie socioprofessionnelle. Or dans les grandes villes, les personnes les plus aisées habitent rarement les quartiers les plus pollués. Il y a donc là un biais potentiel évident, en particulier quand on travaille à l’échelle de la commune sur de grandes agglomérations.
A l’échelle d’un pays, les zones les moins polluées sont bien sûr des zones rurales, avec des démographies, et des modes de vie et d’alimentation, nettement distincts de ceux de populations urbaines. Il est donc hasardeux de comparer leur niveau de mortalité à celui des villes polluées. De plus, dans le cas de la France, ce type de comparaison à grande échelle géographique est compliqué par des inégalités régionales d’espérance de vie, constatées depuis longtemps par les démographes[iv]. On note en particulier un gradient Nord-Sud d’espérance de vie, qui est généralement expliqué par les bienfaits du régime alimentaire méditerranéen. Or ce gradient Nord-Sud s’observe aussi pour la concentration de PM 2,5. Par conséquent, l’effet de l’alimentation, s’il existe bien, pourrait être un facteur de confusion avec l’effet de la pollution, mais cette question n’est absolument pas abordée par SPF. Ce serait pourtant nécessaire : l’effet sur l’espérance de vie qu’ils attribuent à la pollution (3 à 4,5 ans d’écart entre les zones les plus et les moins polluées) expliquerait à lui seul la différence entre les départements où l’espérance de vie est la plus basse et ceux où elle est la plus haute. Comme l’effet supposé de l’alimentation irait globalement dans le même sens, et devrait donc s’ajouter à celui des PM 2,5, il y a forcément un des deux effets qui est imaginaire… ou bien les deux existent mais sont tous deux surestimés !





Fig 1 : A gauche, carte de l’espérance de vie à la naissance selon les départements (Données INED), à droite le gain d’espérance de vie en absence de pollution (Modèle de Santé Publique France). Les deux cartes présentent des similitudes quand on les regarde à très grande échelle (Comparaison entre le Nord et l’Est, fortement pollués, et à faible espérance de vie, et les zones montagneuses du Sud la France). Comme le gain d’espérance de vie calculé par SPF est du même ordre de grandeur que les écarts d’espérance de vie effectivement constatés entre départements, cela signifierait donc que la pollution explique à elle seule la majeure partie des hétérogénéités régionales de mortalité observées en France. C’est bien sûr possible, mais quand même assez surprenant, d’autant plus que d’autres causes sont souvent invoquées pour ces hétérogénéités, comme l’effet favorable du régime méditerranéen. Pour valider cette hypothèse de l’effet dominant des PM 2,5 sur la mortalité, il serait donc très intéressant de vérifier l’accord entre mortalité et pollution à des échelles géographiques plus fines. Par exemple, si le « couloir de surmortalité » de la vallée du Rhône calculé par le modèle SPF s’observe bien dans les statistiques de mortalité par commune, ce serait un argument décisif pour lever tous les doutes sur l’effet des PM sur la mortalité. Malheureusement, les auteurs ne fournissent aucun résultat de validation de leur modèle.

A ces problèmes de fond s’ajoutent des problèmes de forme gênants pour une publication scientifique :
Les auteurs se félicitent à plusieurs reprises de ce que leurs résultats soient cohérents avec les études précédentes, comme si cela confirmait la justesse de ses travaux. Cela n’a pourtant rien d’étonnant, puisque les résultats présentés sont simplement les simulations d’un modèle basé justement sur ces enquêtes antérieures, et non validé sur des données réelles de terrain. Leur discours, selon lequel leur étude confirmerait les évaluations précédentes des effets sanitaires de la pollution, est donc parfaitement tautologique : leur modèle ne confirme en rien les résultats précédents, il les applique simplement à une échelle géographique nouvelle
Ils emploient plusieurs fois le terme de morts évitables, ce qui est un abus de langage alarmiste, puisqu’il faudrait parler plutôt de morts prématurées. Le terme de mort évitable serait acceptable pour une maladie très rare en l’absence du facteur environnemental incriminé (du type cancer de la plèvre pour l’amiante), mais absolument pas dans le cas présent.

38 000 morts dans le monde, dont 48 000 en France ?
Dans son argumentation, cette étude de SPF penche donc dangereusement vers la pseudoscience. La présentation embrouillée laisse croire que les mortalités invoquées ont été calculées à partir des données de mortalité réelles, alors qu’en fait il s’agit de simulations théoriques faites par un modèle non validé, et dont les facteurs de confusion potentiels, pourtant évidents, ne sont absolument pas étudiés. Il faut noter que les anomalies méthodologiques que nous avons relevées ne sont pas toutes de la responsabilité des auteurs : ils ont suivi dans leurs grandes lignes les recommandations de l’OMS, qui considère l’effet des particules fines sur la santé comme démontré. Certes, les études sur lesquelles s’appuient ce consensus donnent des résultats cohérents, mais cela n’a rien d’étonnant puisqu’elles utilisent toutes peu ou prou la même méthode. Avant cette publication, plusieurs autres travaux, moins finement spatialisés, mais reposant sur les mêmes méthodes, avaient déjà obtenu des résultats de l’ordre de 40 000 décès prématurés par an en France. Cette estimation a donc fini par s’imposer, malgré son caractère surprenant (l’attribution de 9% des décès à pollution en moyenne nationale, jusqu’à 13% dans les grandes villes). Elle implique que la pollution serait le déterminant majeur des inégalités géographiques d’espérance de vie en France, ce qui est contradictoire avec les autres explications considérées aussi comme bien démontrées, l’effet de la catégorie socio-professionnelle, et celui du régime alimentaire méditerranéen. Avec sa spatialisation fine de la distribution des PM 2,5 à l’échelle de la commune, le nouveau modèle de SPF pourrait être un excellent outil pour vérifier la cohérence de l’ « hypothèse pollution » à toute échelle géographique. On note en particulier que, si le gradient Nord/Sud de particules coïncide assez bien avec le gradient d’espérance de vie, ce n’est pas le cas de leur distribution Est-Ouest. Une validation du modèle, dans les secteurs de discordance entre densité de particules fines et espérance de vie serait donc passionnante. Une occasion manquée (pour l’instant ?), puisque les auteurs se sont contentés d’utiliser leur modèle pour spatialiser plus finement des mortalités, qui ont été calculées avec des paramètres validés dans des modèles différents.

La question n’est pas de dire ici si ce chiffre de 48 000 morts par an dus aux PM 2,5 est juste ou non, puisque le rapport ne fournit pas les éléments nécessaires pour en juger. Aucun effort n’est fait pour redresser l’effet des PM 2,5 d’un effet pourtant considéré comme tout aussi scientifiquement démontré, celui du régime alimentaire. C’est comme si SPF faisait des études épidémiologiques sur le cancer du poumon, sans redresser les résultats en fonction de la consommation de tabac. Tout se passe donc comme si la mortalité chronique due aux PM 2,5 est devenu un dogme, que les spécialistes de la pollution ne cherchent plus à vérifier. Pourtant, même les tenants de cette hypothèse montrent qu’il reste bien des choses à éclaircir. Au même moment, un article paru dans Nature a chiffré les décès dus aux PM 2,5 et aux NOx[i] à 38 000/an dans le monde, dont 28 000 dans l’Union Européenne… à comparer aux 48 000 pour la France seule, et les PM 2,5 seules, calculés par SPF ! Cherchez l’erreur… ou les erreurs ?

Qui veut noyer son chien…
En résumé, ce chiffrage de 48 000 morts :
Est la fourchette haute d’un intervalle dont la fourchette basse est de … 11
Provient d’un modèle statistique purement théorique :
avec un choix méthodologique inhabituel (risque relatif choisi a priori par les auteurs, et non calculé à partir des données réelles de mortalité)
dont les auteurs ne présentent aucun élément de comparaison avec la réalité du terrain
revient à attribuer à la pollution de l’air l’intégralité du différentiel d’espérance de vie connu depuis longtemps entre le Nord et le Sud de la France, expliqué habituellement par le régime alimentaire : c’est bien sûr possible, mais cela mériterait d’être argumenté (alors que ce « léger détail » n’est même pas évoqué dans le rapport de SPF)

Rien de tout cela n’est vraiment rédhibitoire d’un point de vue scientifique, mais cela montre bien que ces fameux 48 000 morts ne relèvent à ce stade que d’une combinaison d’hypothèses audacieuses, qui auraient bien besoin d’être démontrées. Nous sommes ici dans le domaine de la spéculation théorique, et non dans le chiffrage d’un phénomène solidement démontré sur le terrain : une posture légitime pour des chercheurs (à condition qu’ils passent ensuite à la validation de leurs hypothèses…), mais plus surprenante pour une agence d’évaluation sanitaire, censée s’appuyer sur des méthodologies éprouvées… et validées au niveau international ! Et justement, c’est si on l’appliquait à l’international que le modèle SPF prendrait toute sa saveur. Nous avons vu qu’au niveau national, ce modèle estime que les particules fines seraient responsables de 9% des décès sur la France entière, campagnes comprises. Par curiosité, on aimerait savoir à quel pourcentage de la mortalité ce modèle arriverait pour une ville comme Pékin, incomparablement plus polluée que les pires villes françaises : 80, 150% ? De même, SPF affirme sans trembler que le nombre de décès en excès, causés par la pollution, serait de 48 000 si on prend comme référence les régions françaises sans pollution anthropique, et de 11 si on prend comme référence le seuil européen de 25 μg de PM2,5/m3 d’air. Cela revient à dire que la norme européenne sous-estime d’un facteur supérieur à 4000 le nombre de victimes de la pollution. Pourquoi pas ? Mais cela mériterait aussi une validation à l’international, sauf si on suppose que les Français sont un peuple particulièrement sensible à la pollution.

La prudence scientifique la plus élémentaire aurait donc conseillé de ne pas publier une hypothèse aussi audacieuse, sans fournir de comparaisons avec les données de mortalité réelle par commune, et sans avoir testé sa plausibilité dans d’autres pays que la France. Mais quand une hypothèse répond si bien aux préoccupations politiques du moment, il est parfois difficile d’attendre…



Fig. 2 : le rapport de Santé Publique Française, à l’origine du chiffre des 48 000 victimes annuelles de la pollution de l’air en France, est sorti un mois après un article de la prestigieuse revue Nature, qui tentait la même évaluation à l’échelle mondiale. La presse écologiste militante a largement relayé ces deux publications, sans jamais relever leurs contradictions évidentes :
D’un côté, une estimation de 38 000 victimes chaque année des particules fines PM 2,5 et des oxydes d’azote, à l’échelle mondiale, en incluant donc les centaines de millions d’habitants des métropoles des pays émergents
De l’autre, une estimation de 48 000 victimes pour les PM 2,5 seules, à l’échelle des 66 millions de Français, avec des niveaux de pollution aérienne pourtant nettement inférieurs.



[i] http://invs.santepubliquefrance.fr//Publications-et-outils/Rapports-et-syntheses/Environnement-et-sante/2016/Impacts-de-l-exposition-chronique-aux-particules-fines-sur-la-mortalite-en-France-continentale-et-analyse-des-gains-en-sante-de-plusieurs-scenarios-de-reduction-de-la-pollution-atmospherique

[ii] http://invs.santepubliquefrance.fr//beh/2015/1-2/pdf/2015_1-2_3.pdf

[iii] : http://www.forumphyto.fr/2016/06/13/la-peche-aux-alphas-niveau-expert-quand-les-particules-fines-nous-enfument/

[iv] https://www.ined.fr/fichier/rte/General/Publications/Population/articles/2013/population-fr-2013-3-france-conjoncture-mortalite-departement.pdf

[i] NOx : Oxydes d’azote


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L’énergie et le monde de demain

Jean-Pierre Riou

 

Cette article est la suite du Focus sur l’énergie de Jean-Pierre Riou. Il fait partie d’un triptyque sur la globalité du contexte énergétique. La suite sera exposée dans la 3ème partie de ce dossier : « L’Europe sous tension » .




Efficacité climatique et équation de Kaya
L’équation de Kaya tente de modéliser différents paramètres de la problématique énergétique que constituent l’évolution démographique, celle de l’intensité énergétique – ou quantité d’énergie primaire nécessaire pour la production d’une unité de PIB -, du facteur d’émission de chaque unité d’énergie consommée et du PIB par habitant.
L’économiste Guillaume Gaulier  l’a illustrée, pour la France, par l’infographie reproduite ci-dessous.


 

Ces paramètres sous tendent l’efficacité de toute transition énergétique « pour une croissance verte », et leur visualisation permet de déduire les effets de leur interaction, en l’occurrence la vitesse à laquelle le CO2 diminue, parallèlement à l’augmentation du nombre d’habitants et du PIB moyen de chacun d’eux.
Le défi de la transition énergétique consiste à respecter les engagements de Paris sur les émissions de CO2 malgré les besoins de l’ensemble des secteurs, illustrés ci-dessous par l’évolution de leur consommation depuis 1992.



(Source Ministère de la transition écologique et solidaire)

Eolien, aluminium : les entreprises européennes, destination la Chine?

L' Energeek




Entrant dans la composition des éoliennes, l’aluminium pèse sur leur bilan carbone. Si l’entreprise Rusal assure produire un aluminium « vert », les sanctions américaines qui pèsent sur elle pourraient contraindre les entreprises européennes à se tourner vers des fournisseurs chinois, bien moins respectueux de l’environnement.

Les éoliennes, une énergie 100% verte ? Pas vraiment. On savait que les pales géantes de ces appareils sont responsables de nombreuses nuisances : bruit, impact sur les paysages, menace sur les oiseaux et chauves-souris, etc. ; on sait moins, en revanche, que leur construction recourt – de la même manière que les piles des voitures électriques utilisent du lithium – à d’importantes quantités d’énergies non « vertes ».

« De fait, reconnaît Stéphane Chatelin, directeur de l’association Négawatt, ”l’éolien n’est et ne sera jamais une solution parfaitement propre. Comme tout moyen de production d’énergie, il y a un impact.” Si, pour fonctionner, une éolienne n’émet pas de gaz à effet de serre, elle utilise des matières premières et de l’énergie dans sa phase de construction et de mise en place physique, ce que les chercheurs appellent ”l’énergie grise” », explique le spécialiste au site Reporterre. 


L’aluminium russe et « vert » bientôt interdit aux entreprises européennes ?
Acier, résines et fibres de verre issus du sable, silicium, « terres rares » ou encore pétrole sont, en effet, quelques uns des composants entrant dans la fabrication des éoliennes. Mais aussi 3 tonnes d’aluminium qui, au même titre que ces autres matières premières, doit lui-même être transformé de la manière la plus « propre » possible, afin de maximiser le bilan énergétique des éoliennes tout au long de leur cycle de vie.

Et c’est là où le bât blesse. Entrant dans la composition des pales comme du mat des éoliennes, l’aluminium est un métal dont la production ne satisfait pas toujours aux exigences en matière de bilan carbone. Un problème potentiellement décuplé par de récentes innovations, les câbles électriques de certaines nacelles de nouvelle génération, en cuivre, étant progressivement remplacés par leurs équivalents en aluminium, tels que ceux produits par la société Nexans.

La suppression des enquêtes publiques... en marche

Fédération Environnement Durable


Dites NON au scandale de la suppression des enquêtes publiques sournoisement mis en place par François de Rugy
A l'heure où le président de la République, Emmanuel Macron, annonce le triplement de l'implantation d'éoliennes dans les territoires ruraux, ce qui va conduire au doublement du prix de l’électricité des ménages, le ministre de la transition écologique et solidaire, François de Rugy, programme de son côté la suppression de l'enquête publique notamment pour l'implantation des projets industriels éoliens en publiant discrètement un projet de « décret d'expérimentation en Bretagne et Ile de France » qui la remplace par « de simples consultations par voie numérique »


Ce projet de décret est en réalité un point d'étape vers la suppression totale des enquêtes publiques préalables aux décisions des préfets sur tout le territoire
Après avoir tenté d’éliminer les citoyens, par une tentative de suppression de Tribunaux administratifs (commission Lecornu), ce qui avait provoqué un déluge de protestations, le gouvernement rompt encore plus maintenant l'équilibre des droits entre les riverains impactés par les nuisances sonores, visuelles et paysagères des éoliennes, et les promoteurs éoliens.
Ce projet est d’autant plus scandaleux que l'évaluation environnementale, se fait par le biais d'études d'impact initiées et payées par les promoteurs éoliens fortunés alors que les services techniques compétents de l'Etat chargés de les contrôler, voient leurs effectifs et leurs budgets se réduire à des "peaux de chagrin" et qu’ils sont de plus en plus engloutis par les milliers de dossiers.
Comment le gouvernement peut-il vouloir instituer une Société de confiance et cyniquement réduire la participation du public sur les projets ayant une incidence sur leur vie quotidienne et leur environnement ?

Gilets jaunes : législatives anticipées ou États généraux ?

Anne-Sophie Chazaud
29 novembre 2018



En dépit des rodomontades bravaches,  postures managériales et autres affirmations de façade, il  y a le feu à la maison LREM, assaillie de tous côtés par un peuple dont elle a cru pouvoir ne faire qu’une bouchée de pain (voire de brioche à 200 euros).
Pourtant, certains élus ou représentants de la majorité continuent, n’ayant honte de rien, de venir pérorer sur les plateaux télé en raillant notamment la très grande hétérogénéité des revendications des gilets jaunes. Notons au passage la mauvaise foi du procédé puisque ce sont les mêmes qui, dans le même temps, tentent désespérément de réduire le mouvement de révolte actuel à la seule question des prix du carburant et de l’écologie, essayant ainsi de circonscrire l’incendie qui s’est pourtant déjà largement étendu à de nombreux autres sujets ayant trait au pouvoir d’achat, aux niveaux de revenus, mais aussi à des questions telles que la représentativité des élus, l’allocation des moyens de l’Etat etc.
Encore une fois, ces faquins infatués d’eux-mêmes ne comprennent rien, quand ils ne feignent pas de ne rien comprendre, ce qui dans les deux cas n’est pas admissible et représente une lourde faute politique.
Les élus LREM qui ne sont eux-mêmes rien d’autre qu’un patchwork pseudo-disruptif dont la plupart semble avoir décroché la timbale législative en 48h sur Amazon, paraissent globalement habités par une profonde inculture politique (et autre). On l’avait déjà constaté pendant l’affaire Benalla avec la consternante attitude de la majorité parlementaire lors des commissions d’enquête. Les voici à présent  dans l’incapacité de comprendre que c’est précisément le foisonnement de revendications de ce mouvement de révolte qui en garantit l’aspect dynamique et quasi-inédit. Disons «quasi » car cela s’est tout de même déjà produit aux États généraux de 1789 avec la présentation des cahiers de doléances que nos drôles de la République en Marche auraient sans doute jugés un peu ridicules et fouillis, sachant que nous avons affaire à des gens qui aiment bien convoquer l’Histoire sans pour autant être manifestement capables de beaucoup remonter au-delà des années 1930 sur lesquelles se concentrent tous leurs fantasmes.

Tarifs de l’électricité : très forte hausse en vue pour février

Sarah Ugolini
29/11/2018


Au 1er février 2019, le prix de l'électricité pourrait faire un bond de 2 à 4%. Une augmentation qui arrive au pire moment pour l'exécutif, en pleine mobilisation des gilets jaunes.
C'est une hausse dont l'exécutif se serait bien passé. La Commission de régulation de l'énergie doit bientôt transmettre à Bruno le Maire et François de Rugy sa proposition pour l'évolution des tarifs réglementés au 1er février. Et c'est une hausse de 3 à 4% qui devrait s'appliquer à plus de 25 millions de foyers français selon l'Opinion. Le Parisien évoque quant à lui une augmentation de 2,3 % en 2019 et de 3,3 % en 2020 due à l'obligation pour EDF de revendre une partie de sa production nucléaire à ses concurrents. En tous les cas, on s'oriente vers une augmentation substantielle des prix.

Une hausse qui arrive au pire moment pour le gouvernement qui fait face à la grogne des gilets jaunes qui protestent déjà contre l'augmentation des taxes sur le litre d'essence et de diesel prévue en janvier. Selon la CLEE, association de consommateurs industriels et tertiaires d’électricité, relayée par Le Parisien, le surcoût pour les consommateurs d’électricité (particuliers et entreprises) pourrait atteindre 1,05 milliard d’euros dès 2019 et 1,55 milliard en 2020 si les autorités ne relèvent pas le plafond de 100 TWh qui correspond aux 25% de la production nucléaire française d'EDF qu'elle doit revendre et qui ne répondraient plus à la demande des alternatifs.

>> À lire aussi : Tarifs de l'électricité : vers une augmentation de votre facture

Pour faire face à la hausse des tarifs de l'électricité, le gouvernement pourrait réviser la formule réglementaire appliquée par la Commission de régulation de l'énergie sur les tarifs de l'électricité, comme cela a été fait il y a quelques années pour le livret A selon l'Opinion. Outre le timing serré pour modifier cette règle d'ici la fin de l'année, baisser les recettes d'EDF pourrait être mal reçu par les investisseurs d'EDF, dont l'État est propriétaire à 84%. La valeur boursière des titres EDF a en effet augmenté d'une dizaine de milliards d'euros en un an. Le gouvernement va donc devoir choisir : faire face à la colère populaire des gilets jaunes en cas de hausse de l'électricité, ou mécontenter les investisseurs. 


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Haute-Saône : place aux éoliennes de... 240m en bout de pale!


Et les "khmers" verts, les élites gouvernementales et leurs serviteurs zélés , les élus , parents et exécuteurs de la transition énergétique, les pro-éoliens de tous poils, les médias, la presse, etc. voudraient que l'on ferment nos gueules!?
JAMAIS!!!😡


@lesvuesimprenables




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Allemagne : le coût exorbitant et incontrôlable de l' Energiewende

stopthesethings
29/11/2018

Commentaire :  (...) "Tenter de domestiquer le désordre du soleil et du vent pour produire régulièrement de l'électricité, cela s'apparente à mater le chaos. Aujourd'hui, les allemands l'apprennent à leurs dépends. De plus, s'attaquer à ce chaos a un prix : et le prix à payer est stupéfiant."
Remplacer l'Allemagne par la France est vous aurez un panorama précis du futur chaos en devenir... Si les citoyens ne se mobilisent pas.
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Lorsque la politique énergétique est dictée par l'idéologie plutôt que par l'ingénierie, la physique et l'économie, on s'attend à des résultats mitigés. L'Australie-Méridionale, comme la capitale éolienne et solaire de l'Australie, n'est que l'exemple le plus évident de ce qui se passe lorsque des fous prennent en charge l'asile.
L'Allemagne en là aussi. Avec la flambée des prix de l'électricité et un réseau au bord de l'effondrement (tout comme l'Australie-Méridionale), l'inévitable " transition " de l'Allemagne à coups d' éolien et de solaire (alias l'Energiewende) est devenue une réalité.
Tenter de domestiquer le désordre du soleil et du vent pour produire régulièrement de l'électricité, cela s'apparente à mater le chaos. Aujourd'hui, les allemands l'apprennent à leurs dépends. De plus, s'attaquer à ce chaos a un prix : et le prix à payer est stupéfiant.
Voici le Dr John Constable détaillant les dernières nouvelles sur la spirale de la mort auto-infligée de Deutschland.

Le coût de l'Energiewende allemand est-il entré dans une phase critique ?
Dr John Constable
Le Forum politique sur le réchauffement de la planète
8 novembre 2018

En Allemagne, les coûts de gestion du réseau électrique augmentent en flèche, en grande partie en raison de la forte augmentation des coûts de compensation des producteurs d'électricité renouvelables lorsque leur production est réduite afin de préserver la stabilité du réseau. Ce fait, ainsi que d'autres échecs très critiqués du gouvernement fédéral à contrôler le coût de l'Energiewende, ont tous les ingrédients d'une question politique majeure.
En septembre, le Bundesrechnungshof (l'équivalent allemand du National Audit Office du Royaume-Uni) a publié le dernier numéro de son commentaire continu et très critique sur la manière dont le gouvernement fédéral traite l'Energiewende.
Il n'existe pas encore de version anglaise, mais le caractère général peut être déduit de la couverture médiatique, comme ce rapport détaillé dans Die Welt, traduit sur le site du GWPF : "l'Allemagne risque une perte de contrôle permanente d' Energiewende," avertit l'Office fédéral de vérification des comptes.

Haute-Marne, Chaumont : quand l' Agglo croit encore au "Père noël", aujourd'hui, l' hydrogène

jhm.fr

Après une centaine d'éoliennes en cours d'implantation au nord de Chaumont, de constructions de méthaniseurs, place aujourd'hui à l'hydrogène. Les élus de l' Agglo de Chaumont se voyant en "sauveurs du Climat et de la planète", singent sans vergogne le comportement des "écolos "des centres-villes des métropoles. C'est une bénédiction pour les microsociétés en tout genre qui surfent sur la vague de la Transition énergétique pour la croissance verte (TECV).

Ces solutions pour une production d'électricité  dite" vert" ont en commun, pour faire simple :
- d’exister uniquement que grâce aux subventions payées avec l'argent des contribuables.
-de produire peu /année et inversement à la demande,
-de n'être d'aucune utilité pour réduire les émissions de gaz à effet de serre (GES),
-d'artificialiser et de polluer les sols et les terres agricoles,
-d'accélérer la déforestation, pas en Haute-Marne mais partout ailleurs,
-de mettre en danger la santé des riverains.
Et surtout, de transformer le "Pays de l'eau et des paysages" en dépotoir industriel! Est-ce cela que veulent les haut-marnais?

(...) "On aimerait utiliser le surplus de production électrique des éoliennes" dixit le Bureau d'étude. Défense de rire😂 Sachant que depuis près de 6 mois (mai-novembre), les 3185 Mw installés en Alsace, Champagne -Ardenne et Lorraine ont produit à la marge.

Réponse : extrait de Y a-t-il une place pour l'hydrogène dans la transition énergétique
(...) " L’utiliser pour valoriser de l’énergie renouvelable excédentaire risque de renchérir encore le prix de l’électricité [...] Le véhicule à hydrogène soulève beaucoup d’enthousiasme outre-Rhin, mais ne semble pas en mesure de concurrencer les véhicules thermiques ni même électriques avant longtemps, les piles à combustible(PAC) manquant de maturité. Le déploiement d’une infrastructure de distribution serait de plus d’un coût considérable."

Aussi, en toute modestie, nous invitons les élus "bobos" chaumontais à bien se renseigner avant qu'il ne soit trop tard. L'invitation vaut également pour Mme la journaliste, auteure de l'article.😉 Quand à la population de l' Agglo, il serait temps qu'elle s'occupe de son avenir, en dehors des jours de vote, car à l'arrivée qui va payer toutes ces conneries utopies et être les dindons de la farce?

Lire l' étude et l'article

Les (très) mauvais résultats de la politique climatique

Lionel Taccoen

La Lettre "Géopolitique de l’Électricité " de novembre 2018 est consacrée à la politique climatique française dont l'impact sur l'électricité est majeur.
Peut-on exorciser des résultats funestes en prenant des engagements sensationnels à long terme? C'est ce que vont tenter l'Union Européenne et la France lors d'un imminent sommet climatique. Leurs engagements de réduire de 40% leurs émissions de gaz à effet de serre en 2030 par rapport à 1990 ne seront pas tenus? Hé bien, on fera encore mieux que prévu...en 2050 !
Le coeur de la politique française est la transition énergétique. Nous avions réduit en 2014 nos émissions de gaz carbonique liées à l'énergie de 15% environ par rapport à 1990. Depuis une remarquable marche arrière a ramené ce chiffre à environ 10%.

La politique climatique française ne répartit pas les aides publiques selon leur efficacité à réduire les émissions de gaz à effet de serre. Plus de la moitié va à l'électricité responsable de seulement 6% des émissions totales.
En conséquence ces émissions totales ne baissent plus. Elles augmentent depuis 2014. Et encore plus pour l'énergie, qui devrait être le fer de lance de notre stratégie.

Lire l' étude
http://www.geopolitique-electricite.com/documents/ene-269.pdf

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Véhicule électrique : ne pas se tromper de moyens

Damien Chalon
 le 22/11/2018



ZOOM DE L'OVE. L'Observatoire du Véhicule d'Entreprise revient sur les initiatives des constructeurs en matière d'électrification et sur les conséquences sociales et environnementales que ce virage industriel soulève.

Le futur est résolument électrique pour les constructeurs automobiles. A coups de milliards d’euros – VW vient d’annoncer un méga plan d’investissements de 44 milliards sur cinq ans –, ils comptent bien imposer un nouveau modèle de déplacement automobile, au nom de la défense de la planète, de la lutte contre le réchauffement climatique et de la santé publique.
Après avoir longtemps tardé à opérer ce virage, les marques allemandes mènent la danse et affichent des ambitions fortes : VW, encore lui, affirme avoir sécurisé son approvisionnement en matières premières pour assembler pas moins de 50 millions de voitures électriques. Même les marques les plus haut de gamme, qu’il s’agisse de BMW, d’Audi ou de Porsche, traditionnellement connues et adoptées pour la puissance de leurs moteurs à combustion, basculent vers l’électrique et l’hybride.
Cet engouement, aussi soudain que radical, en faveur du véhicule propre ne va d’ailleurs pas sans soulever l’inquiétude des syndicats outre-Rhin, préoccupés par l’avenir de l’emploi dans des usines qui n’auront demain plus besoin d’autant de main-d’œuvre sur les lignes de production pour sortir les modèles (436 000 emplois industriels sont directement liés à la fabrication de véhicules thermiques). Les analystes d’ ING rappellent ainsi dans une étude récente qu’une voiture électrique compte 200 composants seulement à assembler, là où une voiture thermique en affiche 1 400.
Si les avantages des voitures électriques ne sont plus à démontrer (plaisir de conduite, absence de bruit et de gaz d’échappement), tant outre-Rhin que dans le reste du monde, des questions restent clairement posées sur leur impact réel sur l’environnement, lorsque l’on prend en compte les phases de fabrication et d’utilisation du véhicule (la fameuse analyse dite du puits à la roue).
Une étude réalisée pour le compte de l’ONG Transport & Environment démontre que 62 % des émissions de CO2 ont lieu pendant la production de l’électricité stockée dans les batteries (contre 38 % pendant la fabrication du véhicule lui-même). Tout dépend donc du mix-énergétique dont est issue l’électricité qu’utilise le véhicule.

La transition, vite !

Jean-Marc Jancovici et Matthieu Auzanneau
28/11/2018


 

L'ingénieur Jean-Marc Jancovici alerte depuis des années sur les conséquences du réchauffement climatique. Au sein du Shift Project, un think tank qui oeuvre en faveur d’une économie libérée de la contrainte carbone, il s'attache à éclairer le débat sur la transition énergétique. Nommé le 26 novembre au sein du nouveau Haut conseil pour le climat voulu par Emmanuel Macron, il avait quelques jours auparavant co-signée cette tribune, initialement publiée dans le journal Sud-Ouest. Avec Matthieu Auzanneau, directeur du Shift Project, il s'attache, en plein mouvement des « gilets jaunes » à démontrer qu'une transition énergétique est encore possible si des mesures fortes sont prises rapidement par les pouvoirs publics.

Près de 300 000 personnes sont dans la rue, mais la sortie du pétrole ne s’impose toujours pas comme une nécessité politique concrète. Avec ou sans taxe carbone, l’essence et le gazole seront de plus en plus difficiles à acheter à l’avenir, sans parler du coût des dégâts futurs du changement climatique, et nous persistons à « regarder ailleurs ».

Haute-Marne : état et perspectives de l'éolien

Jean-Louis Remouit

Commentaire : cet article met en évidence que le lobby éolien ne fait pas de "transition énergétique" mais fait exclusivement du "transfert financier", ici comme ailleurs.
Il est recommandé aux exploitants agricoles, aux propriétaires terriens, aux élus locaux et nationaux, soutiens des ENR intermittentes, se rêvant en "sauveur de la planète" ou en "homme d'affaires"😂, de lire tout particulièrement le passage sur les montages financiers de leurs "amis", soit-disant "écologistes".
Une grande majorité d'entre eux à n'en pas douter, seront surpris, voire effarés, de découvrir que derrière les sourires avenants du jeune commercial (e) vendeur du projet, poli et présentant bien, se cache en réalité un BIG business international la machine à faire du fric.
Même si nombre d'entre eux ne comprennent pas vraiment "comment ça marche", souhaitons au moins que ces révélations leurs auront mis le doute. Car comme dit le proverbe : "quand il y a un doute, il n'y a pas de doute."

Pour compléter
L'association Les vues imprenables est l'auteure de la pétition citée en extrait.  Elle vous communique l'adresse exacte du lien et vous invite à la signer, si ce n'est déjà fait, ou à la partager.
Un moratoire pour la suspension de tous les projets éoliens dans un rayon de 40 km autour de Langres



Les arbres parlent entre eux et s’envoient des messages de sagesse

La Relève et la Peste
28 novembre 2018

« Quand les arbres-mère sont blessés ou mourants, ils envoient aussi des messages de sagesse à la prochaine génération d’arbres (…) pas seulement du carbone mais aussi des signaux de défense. Et ces deux éléments ont augmenté la capacité de résistance des arbres récepteurs aux stress futurs »



Le documentaire L’intelligence des arbres nous concerne tous, peut tous nous toucher et changer notre vision des forêts, de leur fonctionnement, mais aussi de leur exploitation et de leur dégradation par les êtres humains. Réalisé par Julia Dordel et Guido Tölke, il montre principalement la convergence des observations d’un forestier, Peter Wohlleben, et d’une scientifique de la British Columbia University au Canada, Suzanne Simard. Avec beaucoup de simplicité, ils montrent que la vie végétale est beaucoup plus intense que ce que l’on imagine généralement.

Les arbres communiquent
La première chose que nous apprend ce documentaire c’est que les arbres communiquent par un réseau dense de mycorhizes : l’association symbiotique des champignons et des racines des arbres. Les champignons sont composés dans leur partie souterraine par des hyphes, des filaments très fins qui deviennent visibles une fois entrelacés et forment le mycélium. Ce mycélium colonise les racines des arbres environnants et finit par relier différentes espèces les unes aux autres, formant un réseau très fourni.


Crédit Photo : Linda Söndergaard

Ils s’échangent ainsi des nutriments, par le biais de ce réseau parfois appelé le World Wide Wood. Même deux espèces différentes interagissent, leurs racines étant en permanence connectées.
« Quand les arbres-mère sont blessés ou mourants, ils envoient aussi des messages de sagesse à la prochaine génération d’arbres (…) pas seulement du carbone mais aussi des signaux de défense. Et ces deux éléments ont augmenté la capacité de résistance des arbres récepteurs aux stress futurs », explique Suzanne Simard dans le TED talk qu’elle a donné en juin 2016.
Ces réseaux mycorhiziens ont des points nodaux, des hubs si l’on veut : les arbres les plus anciens ou « arbres-mère », qui sont une réserve de mémoire sur les maladies, les températures, les périodes de sécheresse ou de froid, en bref une réserve d’expérience de tout ce qui pourrait nuire à la forêt dans le futur.

Arlésienne renouvelable

Jean-Pierre Riou

Eoliennes, panneaux solaires, voitures électriques et Cie : les 1001 pièges de l’environnement revus et corrigés par la technocratie française.
Emmanuel Macron entend fermer entre 4 à 6 réacteurs nucléaires d'ici 2030 et prévoit un essor des énergies renouvelables.

Atlantico : Plus précisément, la part de l'éolien terrestre serait multipliée par 3, celle du photovoltaïque par 5, et il souhaitait parallèlement développer l'éolien en mer. Des éoliennes, aux véhicules électriques en passant par le photovoltaïque. Comment mesurer les problématiques liées aux énergies renouvelables qui sont ignorées par une décision pouvant apparaître comme "technocratique" ?
Jean-Pierre Riou : on ignore généralement que l’usine d’enrichissement d’uranium Georges Besse 2, dont la mise en service s’est étalée de 2011 à 2013, a permis l’économie des 3 réacteurs nucléaires du Tricastin qui étaient affectés à l’alimentation de la précédente usine Georges Besse 1. La puissance électrique nécessaire à celle-ci était en effet de 3 GW, contre 0,6 GW pour Georges Besse 2. Et ces 3 réacteurs supplémentaires providentiels représentent l’essentiel de la réduction du parc de production pilotable depuis. La température hivernale déterminera notre capacité à répondre aux pointes de consommation de 19 heure qui, selon le gestionnaire de réseau (RTE), augmente de 2400 MW par degré en dessous de zéro. Et RTE vient de rappeler la difficulté de faire face à une vague de froid si nous devons nous passer des 2 gros GW de charbon encore disponibles. En effet, lors de ces pointes, le soleil est couché et la variabilité du vent ne permet aucune garantie. C’est pourquoi il faut considérer le discours du Chef de l’État extrêmement prudent, puisqu’il affirme la nécessité d’une filière nucléaire robuste, ne s’engage qu’à la fermeture de 4 réacteurs, et laisse comprendre que d’ici 2030, bien de l’eau sera passée sous les ponts. D’autant qu’à cette date on devrait pouvoir compter notamment sur la nouvelle centrale à gaz de Landivisiau, sur l’ EPR de Flamanville et des projets de biomasse qui, eux, ne sont pas intermittents. Pour autant, il n’est pas certain que toutes les conséquences du développement éolien prévu aient bien été mises en perspective. En effet, le rapport franco allemand AGORA IDDRI « L‘Energiewende et la transition énergétique à l’horizon 2030 » a étudié l’interaction de différents scénarios d’évolution des mix électriques français et allemand. Ses principales conclusions, reproduites ci-dessous, mettent en lumière le piège qui se referme sur le nucléaire français, sans même qu’il semble utile de commenter. « En 2030, un parc nucléaire maintenu à des niveaux élevés devra opérer plus fréquemment en suivi de charge, contribuant à la flexibilité du système électrique » « La taille du parc nucléaire a donc une influence déterminante sur l’équilibre économique de la filière en 2030. Avec un parc nucléaire élevé, la production d’électricité est en hausse, mais les coûts du parc augmentent en raison d’une plus faible production ramenée à la capacité de production. De plus, ces productions supplémentaires sont vendues à des niveaux inférieurs car le maintien d’une capacité de production nucléaire plus importante a un effet dépressif sur les prix de marché de l’électricité* »
En France, le développement visé des énergies renouvelables et le réinvestissement dans le parc nucléaire au-delà de 50 GW comporterait un risque important de coûts échoués dans le secteur électrique. La rentabilité d'un parc nucléaire supérieur à 50 GW ne serait pas assurée en 2030, malgré l’hypothèse d’une augmentation de 60 % des capacités d'exports françaises, un doublement des interconnexions en Europe et un prix du CO₂ à 30 euros par tonne de CO₂.
* Précisons simplement que l’ « effet dépressif [du nucléaire]sur les prix de marché de l’électricité » est l’autre face de la double peine qui l’attend, et consiste à l’amener à vendre à bas coût puisque grâce à lui il n’y a pas de tension sur le marché quand le vent tombe, la peine initiale étant de ne pas vendre du tout quand il y a du vent.

Énergie et taxes : Macron marche sur la tête

Michel Gay

 
La centrale nucléaire de Cattenom By: Gilles FRANÇOIS - CC BY 2.0

Puisque le Président constate « que nous avons fait trop peu pour répondre au défi du changement climatique », pourquoi faire pire en décidant l’inverse de ce qu’il faudrait faire ?

En réponse au mouvement populaire quasi-insurrectionnel des Gilets jaunes en colère contre l’augmentation des prélèvements divers, notamment les taxes sur les carburants censées payer la « transition énergétique », le président de la République française annonce le 27 novembre qu’il décide de détruire de la richesse en fermant jusqu’à 14 réacteurs nucléaires (sans effet sur les fameuses émissions honnies de gaz à effet de serre) d’ici 2035, et en dilapidant jusqu’à 8 milliards d’euros par an dans les ruineuses et inutiles énergies renouvelables.
Certes, le Président « demande à EDF de travailler à l’élaboration d’un programme de nouveau nucléaire » pour 2021 ». Mais alors pourquoi commencer par détruire ce qui est rentable, économique, et qui fonctionne parfaitement en toute sûreté, alors que l’État cherche de l’argent dans la poche des contribuables ?

Emmanuel Macron marche sur la tête. Qui va payer ?
Faut-il créer et faire réfléchir longtemps un comité Théodule pour s’apercevoir que ces orientations sur l’énergie vont peser sur le portefeuille de tous les Français, même ceux qui ne paient pas d’impôt sur le revenu, du moment qu’ils se chauffent et qu’ils se déplacent en véhicule, même en vélo électrique ? L’énergie étant à la base de toute production industrielle (ciment acier, verre, plastique…), les fins de mois vont devenir difficiles pour beaucoup de Français.
Remplacer la production stable, pilotable et bon marché aujourd’hui et demain des centrales nucléaires par des énergies renouvelables fatales, intermittentes, et subventionnées, couplées à des centrales à gaz pour les nuits sans vent (puisque le stockage est un rêve inatteignable) va considérablement augmenter le coût de toutes les énergies, comme en Allemagne et dans une grande partie de l’Europe.
En effet, par un effet de vase communiquant, les monstrueuses subventions diverses aux énergies renouvelables électriques (principalement les éoliennes et solaires) seront compensées par des taxes en augmentation, et même probablement par de nouvelles taxes sur tous les carburants fossiles dont le gaz, le fuel domestique et les divers carburants. C’est un suicide collectif européen !

Un constat juste mais une réponse catastrophique !
Puisqu’il faut « atténuer tout ce qui conduit au réchauffement climatique », et donc diminuer les émissions de gaz à effet de serre, pourquoi fermer des réacteurs nucléaires en parfait état de fonctionnement qui n’en émettent pas ?
Il est paradoxal, voire incompréhensible pour les Français, d’écrire :
« Le nucléaire nous permet aujourd’hui de bénéficier d’une énergie décarbonée et à bas coût (…) Le dispositif actuel, qui permet aux Français d’avoir les prix de l’électricité parmi les plus bas d’Europe, s’arrête en 2025. Il est pourtant indispensable que les Français puissent en bénéficier au-delà, tant que les réacteurs nucléaires sont toujours en activité ».
Puis immédiatement après :
« Je n’ai pas été élu pour ma part sur un programme de sortie du nucléaire, mais sur une réduction à 50 % de la part du nucléaire dans notre mix électrique. Et je tiendrai cet engagement ».
En clair, le Français peut aussi comprendre : « j’ai fait une promesse démagogique pour être élu. Elle est idiote mais je m’y tiendrai car je n’ai qu’une parole, et tant pis pour les conséquences néfastes sur le niveau de vie des Français ». Caprice d’enfant gâté qui refuse de voir et d’entendre la souffrance des Français ?
Puisque le Président constate « que nous avons fait trop peu pour répondre au défi du changement climatique », pourquoi faire pire en décidant l’inverse de ce qu’il faudrait faire ?
Pourquoi déclarer que les dirigeants politiques ont fait trop peu et « porteront la responsabilité principale d’avoir ajouté aux dettes économiques et sociales, que devront supporter nos enfants et nos petits-enfants, une dette environnementale d’une tout autre nature » alors que c’est précisément ce que vous faites en prenant des décisions coûteuses et insensées ? La fermeture prématurée de 10 ans de la centrale de Fessenheim coûtera 4 milliards d’euros aux Français.

Racket fiscal sous couvert d’écologie ?
Sur les presque 1 € de taxes diverses imposées aujourd’hui par litre de carburant automobile, environ 10 c€ (c’est énorme) servent à alimenter directement de dispendieuses gabegies qui ne servent pas la cause du réchauffement climatique, comme les éoliennes et les panneaux photovoltaïques. Il faut y ajouter l’augmentation rapide des taxes sur l’électricité, le gaz et le fuel.
Voilà où réside la véritable cause de la colère des Gilets jaunes qui ont la sympathie de toutes les couches sociales. Payer de force pour un service non rendu (c’est pour votre bien, on va vous protéger) à un nom : ça s’appelle du racket ! La révolution de 1789 a aussi été portée par les nobles révoltés…
Non seulement monsieur Emmanuel Macron marche sur la tête, mais il semble que tout le gouvernement entraîne les Français dans le caniveau.
Vouloir restreindre par l’argent l’accès au chauffage et à la mobilité, et donc aux libertés fondamentales des citoyens pour des raisons floues qui alimentent de puissants intérêts privés européens (pour les éoliennes) et chinois (pour les panneaux solaires), est extrêmement dangereux. Ne dit-on pas que lorsque l’avoine manque dans le râtelier, les chevaux se battent ?

Démagogie contre intérêt général
Pour cajoler les partis verts pendant sa campagne présidentielle, monsieur Macron a fait des promesses démagogiques sur le nucléaire et les énergies renouvelables dont le Président est aujourd’hui prisonnier. Il rappelle aussi dans son discours du 27 novembre que « la taxe carbone a été votée en 2009, 2014 et 2015, engageant beaucoup de responsables politiques ». C’est exact. Alors pourquoi l’ont-ils voté à l’époque ?
N’ont-ils pas vu les conséquences néfastes de leur vote, se sont-ils fait leurrer, est-ce une manœuvre politique dans la recherche d’un pseudo-consensus pour acheter une paix sociale à court terme, ou est-ce par une forme de lâcheté politique (après moi le déluge) qui ne voit pas plus loin que la portée du mandat électoral ?
Oui, monsieur le Président et messieurs les députés, les Français sont en colère avec quelques raisons car ils ont le profond sentiment que, pour de mauvaises raisons politiciennes qu’ils ne comprennent pas, les orientations que vous avez prises ainsi que vos annonces stratégiques pour la prochaine programmation pluriannuelle de l’énergie sont contraires à leurs intérêts et à celui de la France !


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Emmanuel Macron décide de doubler le prix de l’électricité des ménages


 J.L Butré
Président

En annonçant le triplement prévu du parc éolien terrestre composé actuellement de 8.000 machines disséminées sur tout le territoire le Président de la République Emmanuel Macron a décidé le doublement du prix de l’électricité pour les consommateurs, qu’il faudra ponctionner encore plus  par  des taxes écologiques insoutenables qui passeront de 5 à 8 milliards d’euros par an.        

La Fédération Environnement Durable (FED) constate que bien que 70% des projets éoliens terrestres actuels soient rejetés par les riverains ruraux et qui sont obligés de  s’adresser à la justice pour ce faire entendre, le Président a choisi, plutôt que de les écouter, de les pénaliser trois fois plus et  qu’il a préféré suivre les conseils d’écologistes irresponsables et d’affairistes qui profitent du pillage économique des consommateurs au détriment de l’intérêt général.          

Cette augmentation du prix de l’électricité atteindra aussi l’ensemble des industries consommatrices entrainant des conséquences  sur leur compétitivité, programmant leur déclin ou les  obligeant à se délocaliser.      

La FED  rappelle que  les énergies intermittentes comme l’éolien augmenteront les gaz à effet de serre et iront à l’encontre des déclarations sur le climat du Président qui veut que la France soit  le modèle international dans ce domaine.        

La FED continuera à lutter contre ce plan par tous les moyens légaux, localement, régionalement, nationalement et internationalement.


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De Flamanville à Hinkley Point Transition énergétique : l’EPR ou l’illustration du saccage de l’excellence de la filière nucléaire française

Loïk Le Floch Prigent
Conseil en énergie, chez Llfp



1- Atlantico : alors que la France, forte de ses 19 centrales et de ses 58 réacteurs, faisait figure de modèle du nucléaire dans le monde, comment décrire sa chute au travers de l'exemple emblématique des EPR de Hinlkey point et de Flamanville ?
Loïk Le Floch-Prigent : après le programme conduisant à la construction des 58 réacteurs, il fallait maintenir les compétences scientifiques, techniques et industrielles en poursuivant l’installation de nouvelles centrales à l’étranger. Le seul grand succès a été la coopération avec la Chine mais il aurait fallu lors des transferts de technologie conserver notre avance. Deux obstacles politiques l’ont empêché, le rêve d’un « Airbus » du nucléaire avec les Allemands, et les coups de butoir des anti-nucléaires se baptisant « écologistes ». Le manque de soutien du sommet de l’Etat a fragilisé la filière nucléaire française, abandon du surgénérateur SuperPhénix (Jospin 1997), et programme du candidat Hollande en 2012 annonçant des fermetures de centrales nucléaires avec en même temps une rupture de la coopération industrielle franco-allemande après l’accident de Fukushima et le recul allemand sur le nucléaire. Pendant que Chinois, Russes et Coréens poursuivaient la mise en place d’outils performants à tous les étages, la France s’étiolait dans des combats internes et n’arrivait même pas à observer sa perte de souveraineté sur des morceaux importants de son patrimoine, la cerise sur le gâteau ayant été la vente d’Alstom à General Electric avec la perte d’un de nos bijoux le turbo-alternateur Arabelle qui équipe 50% des centrales mondiales.

LES RÉVOLTES DES TISSIERS LYONNAIS, LES CANUTS, 1831, 1834 et 1848

  " La révolte des canuts aura une grande importance pour les premiers théoriciens socialistes. Karl Marx, Lafargue et Proudhon l'évoqueront ou la citeront en exemple. "
Larousse
 
  Ah ! quand même ! Que du beau monde convié au banquet des pauvres !
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   Petit point de vocabulaire. La Société d’histoire de Lyon précise que les tisseurs lyonnais ne n' usitaient pas eux même en 1831 le terme de canuts, lui préférant celui de tisseurs. Pour eux, le terme de canuts était dépréciatif. Il était utilisé couramment pour se moquer des ouvriers soyeux, pour pointer leur misère. Il n’est devenu le symbole de la dignité ouvrière que bien plus tard.


   
  Les tisseurs travaillaient la soie à Lyon et dans sa région. Ils œuvraient à la pièce pour des négociants qui fixaient le prix. C'était des métiers très qualifiés. Les ouvrières de la soie portaient elles le nom d' ovalistes.
   Les pièces de soie étaient tissées dans des centaines de petits ateliers, achetées par les fabricants — bien que ne fabriquant...rien — ou les soyeux qui étaient de riches marchands. Cette atomisation de la production industrielle dans une kyrielle de petits ateliers est appelée « proto-industrialisation » par les historiens. À l'époque, cette organisation du travail imposée par les fabricants partout en France et dans nombreux secteurs d'activité, leur assurait de copieux bénéfices.



   En effet, cette méthode avait de nombreux avantages pour les marchands dont trois principaux :
  • zéro investissement en terme de locaux et d’outillage — possédés par les chefs d’ateliers,
  • une plus grande adaptation à la conjoncture : si elle baissait, ils n’achetaient plus les pièces de soie…
  • l’espoir que les résistances ouvrières seraient moindres du fait de la dispersion des travailleurs….
   Sauf que l'avenir leur donnera tort. La révolte va naitre justement au coeur de la " Fabrique " lyonnaise !
   En 1831, la conjoncture économique est morose et pèse sur la demande de soieries. La faiblesse de l’activité entraîne les salaires des ouvriers à la baisse. Depuis les meilleures années de l’Empire, les salaires ont nettement chuté.
   Les tisseurs possédaient donc leurs ateliers, leurs outils et faisaient travailler femmes, enfants et quelques salariés. Les journées de travail étaient très longues de 15 à 18 heures, car le seul moyen de gagner suffisamment pour vivre, était de produire beaucoup, vu que le salaire était à la pièce.


  Vivant sur leur lieu de travail, les tisseurs respiraient jour et nuit la poussière du tissu filé, d’où des maladies pulmonaires. Ils étaient surtout regroupés dans la commune de la Croix- Rousse — non rattachée à Lyon alors — que Michelet appelait la "colline qui travaille "



   Ainsi, les conditions de travail et de vie des tisseurs étaient dramatiques et de plus, soumises à la conjoncture. Or en 1831, la crise économique persistant, la misère menaçait.



   Les tisseurs étaient un peu organisés. Il existait des mutuelles qui venaient en aide quand le travail venait à manquer et un journal, l’ Écho de la Fabrique.



Les origines de la crise
   Le 18 octobre 1831, les tisseurs demandent au préfet du Rhône, Louis Bouvier-Dumolart, de jouer les intermédiaires pour obtenir des fabricants l’établissement d’un tarif minimum, permettant de limiter la baisse des prix. Le préfet réunit aussitôt une commission de patrons et d’ouvriers qui établit un tarif le 26 octobre et confie au conseil de prud’hommes la charge d’en surveiller l’application.
   L’intervention du préfet a été mal vue par un certain nombre de fabricants, qui tiennent son attitude pour démagogique, et les concessions de leurs représentants pour des marques de faiblesse : 104 d’entre eux, invoquant les principes de la Révolution qui, avec notamment la loi Le Chapelier et le décret d’ Allarde de 1791, a consacré le principe de non-intervention de l’État dans les relations de travail, refusent d’appliquer le tarif, qu’ils dénoncent comme entrave à la liberté économique et rejettent comme exorbitantes les prétentions des tisseurs en matière de salaire, 10 novembre 1831.  Cette attitude provoque le soulèvement des ouvriers, le 21 novembre.




L’insurrection — 21-24 novembre 1831
   Le 21 novembre 1831, plusieurs centaines de tisseurs parcourent la Croix-Rousse, qui est alors une commune indépendante. Ils obligent ceux qui travaillent encore à arrêter leurs métiers à tisser, puis descendent de la Croix-Rousse par la montée de la Grande-Côte jusqu’à la rue Vieille-Monnaie. La 1re légion de la Garde nationale, composée principalement de fabricants et qui barre le passage, fait feu. Trois ouvriers sont tués, plusieurs sont blessés. Les tisseurs remontent à la Croix-Rousse et alertent la population en criant : « Aux armes, on assassine nos frères. » Hommes, femmes, enfants, tout le monde participent au combat ! On s’arme de pioches, de pelles, de bâtons, quelques-uns ont des fusils. Des barricades sont dressées et les ouvriers marchent sur Lyon, drapeau noir en tête où s'inscrit la devise : « Vivre libre en travaillant ou mourir en combattant ».





   À noter, que c'est l’une des 1ère apparitions politique du drapeau noir. Pourquoi ont-il choisi cette couleur? Difficile de savoir. Certes, le noir était la couleur du deuil — on venait de tirer sur les tisseurs. Mais, il pouvait également évoquer la misère. C’était aussi la couleur des pirates, de l’attaque. Il n'existe pas aujourd'hui de trace d’une décision d’adopter le noir. On a surtout des interprétations postérieures qui ne donnent donc pas les motivations de ceux qui ont brandi les premiers drapeaux. Reste donc que c’est un drapeau noir et un slogan " vivre en travaillant ou mourir en combattant " qui resteront à jamais les symboles de cette révolte. Plus tard, à la fin du XIX e s., le drapeau noir deviendra celui de l'anarchie, sous l'influence notamment de Louise Michel, qui le préféra au rouge.



   À Lyon, les affrontements se multiplient faisant de nombreuses victimes. Une colonne militaire avec le préfet à sa tête tente d’investir la Croix-Rousse. En même temps, celui ci essaie de négocier. Les tisseurs et tisseuses ne lui font qu'une seule réponse : le travail ou la mort. Il est fait prisonnier mais il sera relâché. Un général est aussi fait prisonnier et est échangé contre un ouvrier arrêté par les autorités.
   En ce 21 novembre, la ville est donc en prise à l'émeute. Ce jour là, seuls les tisseurs se révoltent. Mais dès le lendemain, le 22 novembre, ils sont rejoints par des ouvriers de d'autres corps de métiers et de d'autres quartiers. Ainsi des centaines d’ouvriers de La Guillotière et de Les Brotteaux montent prêter main-forte. C’est suite à ces évènements regroupant et mobilisant pour la première fois différents corps de métiers, synonyme de " classe ouvrière ", que l'on situe la naissance du mouvement ouvrier en France.
   Ce 22 novembre, un combat sanglant a lieu au pont Morand.



   Les soldats et gardes nationaux, battus, renoncent à contrôler la Montée de la Grande-Côte et la Montée Saint-Sébastien et les ouvriers prennent possession de la caserne du Bon-Pasteur et pillent les armureries. Les ouvriers de tous les quartiers sont bientôt maîtres de toute la ville, à l’exception du quartier des Terreaux. Plusieurs corps de garde de l’armée ou de la Garde nationale sont attaqués et incendiés. L’infanterie essaie vainement de les arrêter, puis recule sous les tuiles et les balles, tandis que la Garde nationale, dont nombre de membres se recrutent parmi les tisseurs, passe du côté des émeutiers.
   Au terme d’une rude bataille — environ 600 victimes dont quelque 100 morts et 263 blessés côté militaire, et 69 morts et 140 blessés côté civil —, les émeutiers se rendent maîtres de la ville que fuient, dans la nuit du 22 au 23 novembre, le général Roguet, commandant la 7e division militaire, ainsi que le maire, Victor Prunelle. Le préfet tente en vain une conciliation.



   Le 23 novembre, les insurgés sont maîtres de la ville et se gardent de tout pillage.
   Ils occupent l’hôtel de ville. Un gouvernement insurrectionnel s’organise. Les tisseurs réclament une magistrature populaire émanant de comités et d’assemblées primaires. Voilà un pan que l'on connait moins bien de cette révolte; Ainsi, au-delà du slogan " vivre en travaillant ou mourir en combattant " ses acteurs lui donnent une dimension politique en pensant, par exemple, à la démocratie directe. Au final, les ouvriers dénonçaient un système économique mais également un système politique qui leur imposaient la double exclusion politique et sociale.



   La solidarité ouvrière s’organise aussitôt. Une souscription est ouverte pour les familles où il y a eu des morts ou des blessés.



   Le 24 novembre, le préfet cède et accepte l'application d'un prix de vente minimum de la soie … d'ailleurs, pour preuve de sa bonne foi, une commande royale d’étoffe est faite pour donner du travail. La semaine suivante, les ouvriers, pensant tenir leur tarif, reprennent le travail.
   Mais à Paris, la nouvelle de l’émeute et de la prise de contrôle de la deuxième ville de France par les insurgés provoquent stupeur et consternation. À la Chambre, l’Opposition, emmenée par François Mauguin, a beau jeu de stigmatiser l’incompétence du ministère, tandis que le président du Conseil, Casimir Perier, dont le gouvernement s’est fixé comme première ambition de rétablir l’ordre public après l’agitation des Trois Glorieuses, impute les troubles lyonnais à la propagande saint-simonienne et aux menées des partisans de Charles X. Quant à Louis-Philippe, il ne doute pas que la révolte soit le fruit des menées républicaines.


Louis-Philippe Ier , roi des Français

   Le 25 novembre, Perier s’exprime devant la Chambre des députés : il annonce que le duc d’Orléans, fils aîné du roi, et le maréchal Soult, ministre de la Guerre, se mettent à la tête d’une armée de 20 000 hommes pour reconquérir Lyon. Louis-Philippe les engage à la fermeté, mais leur interdit de recourir à des exécutions capitales. Il se montre très critique vis-à-vis du préfet mais reste prudent sur le tarif.


Le maréchal Soult

La reprise en main
   Le 28 novembre, le duc d’Orléans, fils du roi Louis-Philippe, et le maréchal Soult s’installent à Trévoux où ils attendent que le calme revienne dans Lyon. Ils y rentrent le 3 décembre, sans effusion de sang, sans négociation, sans engagement de quelque nature que ce soit. Les tisseurs ayant repris le travail suite à la promesse d’appliquer le tarif, avaient relâché leur vigilance.
   Le 6 décembre, le préfet Louis Bouvier-Dumolart , jugé trop mou, il avait reçu les ouvriers ce qui lui valut d'être désavoué par le gouvernement car il avait enfreint la loi Le Chapelier , est révoqué. La Garde nationale est dissoute et une importante garnison est placée dans la ville.
   Le 7 décembre, le tarif est annulé. Le gouvernement décide la construction d’un fort, pour séparer la Croix-Rousse de la ville de Lyon. 90 ouvriers sont arrêtés, dont 11 qui seront poursuivis en justice et qui seront acquittés en juin 1832.
   Soult rend compte au roi du succès complet de sa mission : il ne manque pas d’attribuer les acclamations qui se sont fait entendre à « la reconnaissance pour le roi et pour le prince » et les silences à « une expression de tristesse qui était évidemment le témoignage du repentir »; il note que toutes les autorités sont venues « rendre leurs devoirs à Monseigneur » et que tous ont fait « de très bons discours, excepté M. l’archevêque, qui s’est contenté de dire qu’il n’avait que des prières à faire».
   Entre les 17 et 20 décembre 1831, l’opposition de gauche cherche à faire rebondir l’affaire de Lyon à la Chambre des députés. Casimir Perier déclare que la révolte a voulu s’armer « contre la liberté du commerce et de l’industrie » et affirme le 26 décembre que « la société ne se laissera pas menacer impunément. » La très grande majorité des députés approuve l’action du ministère et passe à l’ordre du jour, sans tenir compte des protestations et sans donner suite à la demande d’enquête présentée par le député de gauche Eusèbe de Salverte.

La deuxième insurrection des canuts — avril 1834


Le bombardement de la maison Brunet à la Croix-Rousse

   Après l’échec de l’insurrection de 1831, les républicains parisiens ont envoyé à Lyon des émissaires qui y ont créé tout un réseau de sociétés secrètes, souvent en relation étroite avec les associations de compagnonnage des artisans de la soierie.
   À la fin de 1833, le gouvernement ne s’attend absolument pas à une nouvelle insurrection à Lyon, dans la mesure où la conjoncture économique est bonne et où l’industrie lyonnaise de la soie est alors florissante. Pourtant, les républicains vont manœuvrer habilement pour créer une situation insurrectionnelle en prenant appui sur un conflit salarial apparu au mois de février chez les ouvriers de la peluche.
   Le patronat juge que la bonne conjoncture économique a fait augmenter de manière excessive les salaires des ouvriers et prétend leur imposer une baisse. En résulte un conflit, des grèves, dont les meneurs sont arrêtés et traduits en justice. Leur procès commence le 5 avril, au moment où la Chambre des pairs discute d’une loi destinée à durcir la répression contre les associations républicaines — voir l’article Grandes lois sous la monarchie de Juillet. Les républicains parviennent à créer un amalgame entre les associations politiques, qui sont en réalité visées par ce texte, et les associations mutuelles ouvrières auxquelles les tisseurs lyonnais sont très attachés. Aussi, le 9 avril, des milliers d’artisans se soulèvent tandis que les meneurs édictent des « ordres du jour » qu’ils n’hésitent pas à dater du « 22 germinal an XLII de la République ».


Combat durant la révolte

   L’armée occupe la ville et les ponts. Rapidement les premières fusillades éclatent avec la troupe, qui tire sur la foule désarmée. Aussitôt, les rues se couvrent de barricades. Les ouvriers organisés prennent d’assaut la caserne du Bon-Pasteur et se barricadent dans les quartiers en en faisant de véritables camps retranchés, comme à La Croix-Rousse. C’est le début de la « Sanglante semaine ».
   Adolphe Thiers, ministre de l’Intérieur, applique une tactique qu’il rééditera en 1871 pour écraser la Commune de Paris : se retirer de la ville, l’abandonner aux insurgés, l’encercler, puis la reprendre.
   Le 10 avril, de nouvelles fusillades ont lieu avec la troupe. Les insurgés s’emparent du poste de télégraphe, du quartier de la Guillotière, puis de Villeurbanne où les casernes sont prises. Le drapeau noir flotte sur Fourvière, l'église Saint-Nizier et l'hôpital de l'Antiquaille.
   Le 11 avril, les combats se poursuivent. Le quartier de la Croix-Rousse est bombardé par la troupe qui a reçu des renforts, tandis que des tentatives d’insurrection éclatent à Saint-Étienne et à Vienne.
   Le 12 avril, la troupe attaque et prend le quartier insurgé de la Guillotière, après avoir détruit de nombreuses maisons avec l’artillerie. À Vaise, dans une maison de la rue Projetée, les soldats massacrent 16 habitants, hommes, femmes et enfants, parce qu'un coup de fusil avait été tiré devant cette maison.
   Le 14 avril, l’armée reconquiert progressivement la ville et attaque pour la troisième fois le quartier de la Croix-Rousse, massacrant de nombreux ouvriers.
   Le 15 avril marque la fin de la Sanglante semaine à Lyon. La deuxième grande insurrection des canuts est matée dans le sang. Plus de 600 victimes sont à déplorer. 10 000 insurgés faits prisonniers sont jugés dans un « procès monstre » à Paris en avril 1835, et sont condamnés à la déportation ou, comme Charles Lagrange, à de lourdes peines de prison.
   Les pertes des militaires sont de 131 morts, tués au combat ou blessés mortellement, et 192 blessés. Du côté des civils, on compte au total 190 morts, mais dans ce nombre figurent aussi bien les civils insurgés que les civils tués sans armes. Du côté des blessés, on en relève 122 à la date du 28 avril, dont 31 décèdent par la suite, mais le total des blessés du côté des insurgés est certainement plus élevé.

Les insurrections des Voraces — 1848 et 1849
   Source et origine du mot « Vorace »
   Cette société de tisseurs lyonnais est apparue en 1846 à la Croix-Rousse et a disparu en 1849. Son nom proviendrait de la société des Compagnons du Devoir, appelé « dévoirants » puis « voraces ». Ils se réunissent dans les cabarets et auberges, en particulier chez la mère Maréchal, à l'angle de la rue des Fossés — aujourd'hui rue d'Austerlitz — et de la rue du Mail. Leurs beuveries constituent une façade à leurs fortes prises de positions politiques de défenseurs de la République.

Les faits de cette insurrection
   Le 24 février 1848, jour de l'abdication de Louis-Philippe, les tisseurs descendent à Lyon, s'emparent de l'hôtel de ville, proclament la Seconde République depuis son balcon et prennent la préfecture. Le lendemain, ils se rendent au fort de Saint-Laurent pour y prendre les armes. Les voraces s'emparent du bastion n° 4, en face du mont Sauvage, du bastion des Bernardines, du fort de Montessuy, du palais de justice, hissent un peu partout le drapeau rouge et brûlent les métiers à tisser installés dans les communautés religieuses. Emmanuel Arago, le délégué du gouvernement provisoire, arrive le 28 février et réussit à les convaincre que « la République doit amener tous les progrès et améliorer surtout la classe des travailleurs ». Jusqu'au 15 juin 1849, il y a une cohabitation difficile entre eux, le pouvoir officiel et même les Lyonnais. Les voraces ne disent-ils pas vouloir « boire à la santé de la République montagnarde dans le crâne des aristocrates » et sur une médaille qui leur est consacrée, on lit : « Aristocrates, modérés, égoïstes, tremblez ! À la première atteinte portée à la liberté les ondes du Rhône et de la Saône charrieront vos cadavres aux mers épouvantées. Le peuple est debout et 93 peut encore renaître ». Les mêmes Voraces mènent une quatrième insurrection lors du soulèvement de juin 1849, en écho au soulèvement des républicains parisiens — cf. journée du 13 juin 1849, ils ne sont pas soutenus par la population et durement réprimés à la Croix-Rousse par l'armée.

Les événements à la suite de ces révoltes
   Après ces révoltes, certains soyeux cherchent à produire ailleurs qu'en ville. L'émigration des métiers vers les campagnes s'accentue. En milieu rural, le métier à domicile est un complément aux revenus de la terre. Les ouvriers étant disséminés, les donneurs d'ordre évitent le risque de rébellion. À partir de 1850, les métiers mécaniques — inventés par Edmond Cartwright, remplacent progressivement les métiers à bras. Cette nouvelle technique, combinée à l'introduction de la machine à vapeur, entraîne le regroupement des métiers en usines. En 1894, dans Le Littré de la Grand'Côte, Nizier du Puitspelu écrit : « Lecteur, regarde avec respect ce canut. Tu n'en verras bientôt plus. ». En 1901, à la Croix-Rousse, a lieu l'inauguration de la statue de Jacquard, « bienfaiteur des ouvriers en soie ». On dénombre alors 500 métiers mécaniques. L'invention de la soie artificielle donne le coup de grâce à cette industrie. Aujourd'hui, seuls quelques métiers à bras subsistent, sauvegardés par des musées nationaux ou des associations d'anciens tisseurs (soierie vivante).
   Le 14 octobre 1832, trois jours après sa nomination en tant que ministre de l'Instruction publique, Guizot écrit à M. de Baranthe : « Il est plus aisé de reconstruire Lisbonne sur un sol brûlant et tremblant que de raffermir une société ébranlée. C’est là pourtant ce que nous entreprenons. M. Périer a arrêté le désordre matériel ; mais le désordre politique, le désordre intellectuel, ceux-là restent et il faut les dompter. » Ayant comme but le « gouvernement des esprits », il rédige l’année suivante la loi qui porte son nom assignant au système éducatif, qu’il généralise au passage, en premier lieu le rôle de « l’instruction morale et religieuse ». Guizot écrit aux instituteurs le 16 juillet 1833 : « L’instruction primaire universelle est désormais une des garanties de l’ordre et de la stabilité sociale. »
   En 1851, le maréchal de Castellane ne souhaite pas voir se rééditer la prise des forts lyonnais par des émeutiers. Il éloigne donc les troupes mais pas trop. Il crée ainsi le camp de Sathonay, à quelques kilomètres de la Croix-Rousse. La voie ferrée entre Sathonay et la Croix-Rousse — la ligne Lyon - Trévoux— complète le dispositif en 1861. 
 
  Auteur : Mathilde Larrere.
 

LA MONARCHIE RÉPUBLICAINE ET SON SOUTIEN INÉBRANLABLE AUX ÉNERGIES RENOUVELABLES

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